Ainsi, le PS poursuit sa descente aux enfers. Des sondages récents lui accordent autour de 4% d'intentions de votes aux Européennes de mai prochain. Certaines rumeurs annoncent le retour à la vie publique de François Hollande, qui referait du PS sa base de reconquête du pouvoir....
Le départ de "l'aile gauche" du PS répond à la nécessité permanente pour la mouvance sociale-démocrate de maintenir une force attractive d'opposition ayant pour vocation de concurrencer toute force communiste (le terme étant compris comme un courant révolutionnaire marxiste), susceptible de capitaliser le mécontentement grandissant des masses *.
L'absence actuelle d'une telle force ne contrarie pas l'option de la présence d'une "gauche sociale démocrate" , face à l'impopularité accélérée du pouvoir macronien en place.
Ce jugement des ex-Ps quittant le parti "par la gauche" est-il justifié ?
Ces personnalités socialistes utilisent un langage critique à l'encontre de leur ancien parti et préconisent un programme qui se veut conforme aux attentes populaires, alors qu'ils restent muets sur le boulet qui interdit de modifier la politique sociale et économique de la France : l'appartenance à l'Union européenne, dont les règles - les "directives" de Bruxelles - sont institutionnalisées par les traités avalisés... par le Parti socialiste.
D'ailleurs, dans leurs déclarations, ni Emmanuel Maurel, ni Noëlle Lienemann, ni Gérard Filoche n'abordent la question décisive de l'appartenance de la France à l'UE.
Comment, dans ces conditions, se revendiquer d'une politique contraire à celle imposée par Bruxelles ? C'est le coeur du problème !
Ceci étant dit, faut-il négliger le fait positif que constitue le départ du PS de son "aile gauche" ?
Non, bien sûr.
Il est le reflet du trouble qui traverse le peuple français et le rejet par celui-ci des politiques suivies depuis plus de trente ans par les majorités successives, dont le parti socialiste a pris une large part, jusqu'à introniser au sommet de l'Etat, le représentant direct de l'oligarchie financière, en la personne de l'ex-associé gérant de la banque Rothschild.
Il faut donc se féliciter de la rupture avec le Parti socialiste de certains de ses anciens responsables. Toutes les recrues dans le camp de l'opposition à Emmanuel Macron sont les bienvenues. Et toute action commune avec elles pour se libérer du joug du capital est à mettre au crédit de la lutte pour un changement radical de politique.
Pour autant, faut-il agir dans la clarté quant au but et aux moyens : il faut sans cesse répéter que toute politique de progrès social n'est possible que si notre peuple se réaproprie la souveraineté dans ses choix de vie, ce qui suppose une nation indépendante, libérée de l'oppression oligarchique, donc de ses chaines européennes.
NOTE
* Tout au long de l'histoire du parti socialiste, s'est toujours constituée en son sein une "gauche" organisée, contestant la ligne mise en pratique par l'équipe dirigeante.
C'était le cas avant-guerre avec la tendance "Gauche révolutionnaire" de Marceau Pivert, devant scisionner en 1938, avec la création sans lendemain du Parti Socialiste Ovrier Paysan, au langage gauchiste.
De même, au lendemain de la Libération, contre la direction de la SFIO réformiste Léon Blum - Daniel Mayer, un groupe se réclamant de la "gauche" s'est constitué autour ...de Guy Mollet et a pris la direction du PS en 1946.
On connaît la suite...
En 1971, après le score obtenu aux présidentielles par Gaston Defferre - 5% en 1969 - François Mitterrand, venu d'ailleurs, fonde le nouveau parti à la Rose au congrès d'Epinay, en annonçant qu'il ne tolèrerait pas en son sein "des partisans du capitalisme"...
Sans parler du titre d' "ennemi de la finance" que revendiquait François Hollande pour se faire élire à gauche" en 2012, alors qu'il négociait au même moment avec les représentants de l'oligarchie allemande et française ce que serait la politique de la France !