Le peuple grec ne manifestait pas tout au long de ces dernières années pour se soumettre à Bruxelles
Grèce
Les critiques prennent de l'ampleur
à l'intérieur de SYRIZA
Après Glezos c’est Sakorafa qui entre en dissidence
Les cadres directeurs de SYRIZA envoient sans arrêt des piques contre l’accord entre le gouvernement et les prêteurs, en vue de repousser les échéances d’au moins quatre mois. Suite à l'intervention retentissante de Manolis Glezos survient le coup de lance par Sophia Sakorafa!
À chaque heure qui passe, une nouvelle prise de tête s’ajoute pour Alexis Tsipras. On est à quelques heures de l’envoie à Bruxelles de la liste définitive des réformes que le gouvernement propose de mettre en œuvre, conformément à l'accord conclu lors de la récente réunion de l’Eurogroupe.
Après Manolis Glezos, une autre eurodéputée de SYRIZA «clouait»… à la lance le gouvernement et clarifiait par un tweet son désaccord avec les manœuvres du palais Maximou [siège du gouvernement: équivalent de l’hôtel Matignon NdT]. « Le peuple a donné son mandat pour l’annulation du mémorandum. Nous n’avons aucune légitimité politique pour faire le contraire » a écrit l’eurodéputée.
La dissidence la plus retentissante a été celle de Manolis Glezos qui dans une lettre parue sur le blog « Κίνηση Ενεργοί Πολίτες » [Mouvement des citoyens actifs – NdT] accuse le gouvernement de ne faire que renommer la Troïka en « Institutions », le Mémorandum en « Accord » et les Prêteurs en « Partenaires » «c’est comme vouloir appeler la viande ‘poisson’; cela ne change en rien la situation antérieure».
Il accuse également le gouvernement de ne pas avoir tenu son engagement électoral en promulguant une loi abrogeant la Troïka, bien que presque tout un mois se soit écoulé depuis les élections. Mais ce qui fait le plus de « mal » à SYRIZA et à Alexis Tsipras, c’est l'expression écrite en majuscules « JE DEMANDE PARDON ». Manolis Glezos s’excuse « d’avoir contribué à cette illusion », c'est-à-dire à l'abolition de la Troïka.
En ce qui concerne les compromis, que le gouvernement souligne avoir été obligé de faire, Manolis Glezos est encore plus tranchant: «Tout d'abord entre oppresseurs et opprimés il ne peut y avoir de compromis, de même qu’entre esclave et conquérant ; la seule solution est la liberté. Mais même si nous admettions cette absurdité, déjà les concessions faites par les gouvernements « mémorandistes » précédents avec le chômage, l'austérité, la pauvreté, les suicides, ces compromis vont bien au-delà de toute limite tolérable.
Manolis Glezos, cependant, n’est pas le seul problème d’Alexis Tsipras au sein du parti. Il y en a encore trois: Alexis Mitropoulos, Georgios Katrougalos et Panagiotis Lafazanis. Le premier a fait savoir que l'accord n’était pas acceptable et que le peuple ne supporterait pas d'autres mesures, alors que les deux autres ont signalé que les lignes rouges ne peuvent être violées et que les engagements pré-électoraux doivent être traduits en actions concrètes. Le ministre de la Réforme administrative [George Katrougalos] a même menacé de démissionner!