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INÉGALITÉS SALARIALES : l'affaiblissement du CONTRE-POUVOIR SYNDICAL en cause
Le journal LE MONDE (9 mars 2015) a fait écho du fait que deux économistes du FMI lient LA HAUSSE DES INÉGALITÉS DE REVENUS à L'AFFAIBLISSEMENT du CONTRE-POUVOIR SYNDICAL.

La baisse de la syndicalisation dans les pays industrialisés serait donc l'une des explications de la hausse des inégalités de revenus. C'est ce qu'affirment, dans un article de la revue mensuelle du Fonds monétaire international (FMI), « Finance et Développement » de mars, deux économistes de l'institution. Florence Jaumotte et Carolina Osorio Buitron, membres du département de recherche, affirment à la lueur d'une analyse couvrant la période 1980-2010 dans les pays développés qu'une « plus faible syndicalisation est associée avec un accroissement de la part des revenus les plus élevés ».

Selon l'OCDE, le taux de syndicalisation dans les principaux pays développés a reculé de 20,8 % en 1999 à 16,9 % en 2013. «Intuitivement, l'affaiblissement des syndicats réduit le pouvoir de négociation des salariés par rapport aux détenteurs du capital », ce qui conduit, de facto, à une élévation de la rémunération du capital.

Cela confirme bien l’opinion de la CGT:

  • Le grand nombre de syndiqués fait la force du syndicat et du syndicalisme, et permet de progrès social, les augmentations de salaire et le plein emploi, l'amélioration des conditions de travail, etc.
  • Au contraire, un faible nombre de syndiqués affaiblit le syndicat, et conduit aux reculs sociaux, à la baisse des salaires et à l'augmentation du chômage et de la précarité. Et les inégalités salariales s'accroissent !

Alors que l’on fête le 120e anniversaire de la CGT, tout le monde est en mesure de constater que les périodes de fortes d’avancées sociales sont les époques de forte syndicalisation, et, en France, particulièrement la syndicalisation à la CGT.

LE GRAND NOMBRE DE SYNDIQUÉS FAIT LA FORCE DU SYNDICAT, ET PERMET D'ENGRANGER LES "CONQUIS SOCIAUX" (PARFOIS APPELÉS "ACQUIS SOCIAUX") !

 

C’est pendant la guerre 14/18, en mai-juin 1917, que les ouvrières de la confection, de la chaussure, des grands magasins, du tissage et de la filature, des teintureries, des blanchisseries, etc. se syndiquent massivement à la CGT, font massivement grève et arrachent la 1ère RTT — qu’on appelait la semaine anglaise — c'est-à-dire le samedi après-midi libre, sans perte de salaire.

 

En 1919, sous la pression d’une forte syndicalisation à la CGT, et puissantes grèves, que le gouvernement de droite fait voter la  journée de 8 heuresrevendication de la CGT, vieille de 30 ans. La CGT passe de 500 000 adhérents en 1918, à 1 million 200 mille adhérents en 1919, et 2 millions 400 mille adhérents en 1920

 

En 1936 le feu roulant de grève qui se déclenche en fin mai et début juin, après l’occupation de l’usine Breguet du Havre, est l’occasion d’un énorme renforcement de la CGT réunifiée qui passe de 700 000 adhérents en fin 1935 à 4 millions d’adhérents en fin 1936. A Dieppe la sucession de grèves s'échelonne du 8 au 30 juin 1936. Et ces grèves, conjuguées à la victoire du Front populaire, permettent d’arracher des augmentations de salaires considérables, pendant que les 11 et 12 juin sont votées sous la pression populaire les lois sociales sur:

  • les Conventions collectives,
  • l'institution de Délégués d'atelier, (qui deviendront les élégués du personnel)
  • le Relèvement des salaires,
  • les premiers Congés payés (Quinze jours),
  • la Semaine de 40 heures sans perte de salaire.

 

En 1945, alors que la CGT de nouveau réunifiée compte 5 millions et demi d'adhérents. La mise en œuvre du programme du Conseil— qu’elle préside — permet, dans la période, d’arracher:

  • la création des Comités d’entreprises,
  • la nationalisation des grandes entreprises comme Renault,
  • la création d’EDF,
  • la création de la Sécurité sociale,
  • le Statut des fonctionnaires.
  • etc.

En 1968, la grève de mai-juin 68 — parallèlement au fort renforcement de la CGT qui remonte à 4 millions d'adhérents — permet d'arracher:

  • l'augmentation de 10% des salaires, le Salaire minimum augmentant de 35%,.
  • l'échelle mobile des salaires, permettant qu'ils suivent l'inflation,
  • la 4e semaine de congés payés,
  • une heure de réduction du temps de travail, les 40 heures étant définitivement acquis dans les années suivantes,
  • le paiement des jours fériés de l'Ascension et du lundi de Pentecôte
  • la reconnaissance du syndicat dans l'entreprise,
  • etc.

A chaque fois qu’il y a eu des avancées sociales, cela coïncide effectivement avec un fort taux de syndicalisation et, principalement à la CGT.

DEPUIS LES ANNÉES 1980, L'AGGRAVATION DE L'ÉMIETTEMENT SYNDICAL, LE REPLI SUR L'ENTREPRISE, ENTRAÎNE LA BAISSE DE LA SYNDICALISATION ET L'AVANCÉE DES "CONQUIS PATRONAUX" (APPELÉS "RECULS SOCIAUX")

L’affaiblissement de la CGT, dont le nombre de syndiqués tourne autour des 700 000 adhérents aujourd’hui, coïncide effectivement avec une forte avancée des revendications patronales, une hausse des inégalités salariés, une augmentation du chômage et un appauvrissement des salariés les moins qualifiés et les plus fragiles.

Les deux économistes du FMI précisent que « De plus, la faiblesse des syndicats peut réduire l'influence des salariés sur les décisions managériales favorisant les postes les plus élevés, telles que l'ampleur et la structure des rémunérations des plus hauts dirigeants. » Car, à l’évidence les syndicats de salariés permettent de freiner les inégalités en assurant une « distribution des salaires » plus équitable et en faisant pression sur les autorités pour s'engager dans cette voie.

A l’opposé, les deux auteurs évaluent qu'en moyenne le recul du taux de syndicalisation est responsable pour moitié de la hausse de 5 points de pourcentage des revenus des 10 % les plus riches.

Les deux chercheurs relèvent bien que les économistes libéraux stigmatisent les désavantages d'un trop grand pouvoir syndical.

Pour ces détracteurs, la présence de « syndicats puissants » conjuguée avec l'instauration d'un « salaire minimum peut réduire les inégalités de salaire. Mais ces deux facteurs peuvent aussi conduire à un accroissement du taux de chômage par le maintien de salaires supérieurs à ce que le marché pourrait supporter », argumentent-ils. « Cette hypothèse ne résiste pas à l'étude empirique », conduite dans les pays riches, rétorquent les deux économistes du FMI.

C’est tellement vrai que le grand patronat a toujours travaillé à l’affaiblissement du syndicalisme, en suscitant des scissions dans les syndicats, et en favorisant l’émergence de structures concurrentes pour affaiblir les plus grandes et principalement la CGT.

Ce fut le cas avec la création de la CFTC en 1919, pour affaiblir la CGT, puis en aidant à la scission dans la CGT en 1921.

 

En 1939, sous prétexte du pacte germano-soviétique, une nouvelle scission fut favorisée dans la CGT, avec l’exclusion des militants communistes. Cela ne profitera pas à leurs promoteurs, puisque la CGT fut dissoute en 1940 par le gouvernement d’extrême droite du Maréchal Pétain.

 

En 1947, grâce aux subsides de la CIA, une scission dans la CGT fut favorisée par le patronat, qui conduisit à la création de FO, de la FEN, mais aussi la CNT.

 

En 1963, scission dans la CFTC, qui crée la CFDT. Dans les années 90, scissions dans la CFDT, qui crée SUD, et dans la FEN qui crée l'UNSA et la FSU.

EN 2015, L’ÉMIETTEMENT SYNDICAL, MARQUÉ PAR UNE NÉBULEUSE D’ORGANISATIONS, CONDUIT À LA BAISSE DU TAUX DE SYNDICALISATIONET À L’AFFAIBLISSEMENT GÉNÉRAL DU SYNDICALISME, ET ENTRAINANT LERECUL SOCIAL, LA GÉNÉRALISATION DES BAS SALAIRES ET L'ACCROISSEMENT DES INÉGALITÉS DE REVENUS.
N'EST-IL PAS URGENT DE RÉAGIR ? SYNDIQUEZ-VOUS ! RENFORCEZ LA CGT

 

SOURCE:

 

Tag(s) : #Lutte de classe
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