LES ENJEUX DE LA VICTOIRE
DES COMMUNISTES
A VENISSIEUX
par Danielle Bleitrach
La liste de Michèle Picard (PCF) remporte l'élection municipale de Vénissieux, obtenant 42,85 % des suffrages.
L'UMP reste en seconde position avec 32,24 % des voix .
La véritable surprise aura eu lieu pour la troisième place.
La liste FN menée par Damien Monchau obtient 12,63 % quand celle PS de Lotfi Ben Khelifa est à 12,28 %.
La liste de Michèle Picard aura six élus à la métropole de Lyon. Christophe Girard n'aura qu'un seul siège.
Dans un communiqué publié peu avant 21h30, la maire sortante Michèle Picard (PCF) revendique sa victoire alors que le dépouillement est quasi-terminé. Il est vrai que l’écart de voix est tel que le résultat du scrutin ne devrait plus varier.
Michèle Picard : « Je remercie très chaleureusement les électeurs qui viennent de faire gagner notre liste « Avec Michèle Picard, Rassembler les Vénissians, Tenir le cap à gauche ». Ils ont fait preuve de résistance et de ténacité, dans un contexte de désinformation et de mensonges sans précédent.
Au nom de notre équipe, qui devient ou plutôt redevient votre majorité municipale, je tiens à dire à chacun de vous : vous avez grandi l’image de notre ville, quand beaucoup ne cherchent qu’à la salir, vous avez montré votre attachement à l’exercice démocratique, au respect de ses règles, à l’honnêteté, quand la droite locale se croit tout permis au point de bafouer le vote populaire des Vénissians. (…)
Les petits calculs politiciens de la droite sarkozyste de Christophe Girard ont fait perdre du temps, beaucoup de temps à Vénissieux et aux Vénissians. Je peux vous certifier que notre majorité municipale va redoubler d’effort et reprendre sa marche en avant pour appliquer le contrat communal déjà légitimé en 2014, pour servir l’intérêt général et les services publics de proximité, pour défendre le pacte Républicain. »
Une élection municipale mais aussi la présence communiste
au sein de la métropole lyonnaise
Ainsi, le PCF aura six conseillers communautaires, un pour la droite et aucun pour le FN et le PS dans la métropole de Lyon ou Grand Lyon. Il s'agit d'une collectivité territoriale à statut particulier, située dans la circonscription départementale du Rhône, en région Rhône-Alpes.
Créée le 1er janvier 2015, la métropole de Lyon remplace la communauté urbaine de Lyon et, dans le territoire de celle-ci, le département du Rhône. Elle exerce à la fois les compétences d'un département et celles d'une métropole. Ce qui fait qu'il n'y avait pas hier d'éléctions départementales simplement celle municipale de Venissieux.
Il s'agissait donc non seulement de la municipalité de Vénissieux, mais de son rôle dans la métropole lyonnaise, de la manière dont les élus communistes pèsent sur la politique du "socialiste" Collomb, en refusant de livrer cette zone ouvrière et populaire à la spéculation.
Ce qui explique l'acharnement de ceux qui ont choisi une toute autre politique pour le département du Rhône, sa capitale Lyon, une gentrification et une exclusion du monde ouvrier.
Si une partie des socialistes qui reste attachés à la gauche historique a rejoint Michele Picard, le parti socialiste tel qu'il est mené par Gilbert Collomb cherche à faire opérer une mutation au PS, comparable à celle de Valls. Il s'agit de détruire la gauche telle qu'elle s'est constituée en France depuis la Révolution française pour lui substituer un parti démocrate à l'américaine. Les manoeuvres entre le PS et l'UMP entre les deux tours témoignent de leur volonté commune d'abattre cette municipalité ouvrière.
Vénissieux illustre à sa manière une donnée essentielle de l'ensemble du scrutin de dimanche, partout les communiste, Front de Gauche manifestent de fait une meilleure résistance que le PS non seulement au Front National mais à la droite. Parce que les communistes, les militants du Front de gauche impulsés par le PCF du Rhône se sont rassemblés et ont mené campagne en faveur de la municiaplité communiste de Vénissieux. IL y a eu là un pas important vers l'unité des communistes eux-mêmes symbolisé par la venue de Pierre Laurent. C'est une stratégie de rassemblement dans laquelle les communistes jouent un rôle essentiel celui de la défense de classe des intérêts populaires.
Comme il y a tout à parier que premièrement le congrès du PS va donner la majorité à la tendance qui approuve la politique gouvernementale, ne serait-ce que parce que les notables à la mode de Collomb l'ont déjà ficelé. Deuxièmement que Valls ne joue pas la présidentielle de 2017 mais celle de 2022, il a décidé d'aller jusqu'au bout de la destruction du vieux PS, de la vieille gauche en général et de sa base populaire. Il a choisi d'accélérer la mutation vers un parti démocrate à l'américaine dont il sera le candidat idéal. Collomb a la même stratégie pour la métropole lyonnaise. Dans un tel contexte Venissieux joue le village gaulois non seulement de la survie du parti communiste mais d'une gauche ancrée dans les couches populaires.
Voilà comme je l'indiquais avant ce second tour l'enjeu réel de la recomposition de la politique française. Il est évident que les communistes constituent le meilleur facteur de résistance à cette mutation à l'Américaine dans une Europe elle même vassalisée. Un projet de souveraineté nationale et d'internationalisme, d'amitié entre les peuples tout autant que la défense acharnée de la classe ouvrière et des couches populaires, le meilleur rempart contre le fascisme et ses divisions au sein de la classe ouvrière et des couches populaires pour le seul profit des capitalistes.
Danielle Bleitrach