Le nouveau directeur a voulu supprimer le système des pauses existant. Le personnel s’est mis en grève, depuis mardi 14 avril, à l’appel de la CGT et de FO.
«Il y a longtemps que je n'avais pas vu cela. L'usine totalement arrêtée ». Jean-Marie Brigoulet, le délégué CGT du personnel de Borg Warner, société d'équipements automobiles installée sur la zone de la Montane, près de Tulle, en rejette la responsabilité sur le nouveau directeur, Antonio Castillo, arrivé il y a cinq mois.
« Il a décidé de supprimer toutes les pauses, alors que les gens s'autorégulaient et se remplaçaient auparavant, sans excès et sans problème sur la ligne de production, pour aller boire un café ou fumer une cigarette. La note de service est tombée vendredi à 11 heures », explique le représentant du personnel.
veut serrer la vis »
Il ajoute qu'une rencontre avec la direction, hier, a abouti à une proposition, de sa part, d'une pause de 10 minutes entre 8 et 9 heures le matin, et vers 16 heures l'après-midi. Formule rejetée par le personnel.
« Les salariés sont sur des postes de travail répétitifs », souligne l'élu CGT, « l'équipe du matin démarre à 5 h 30. Il faut penser à l'humain ».
Même approche des choses du côté de Pascal Chèze, délégué FO. « Le directeur veut remettre en cause un acquis depuis des années. Un système qui fonctionne de façon informelle, sans abus et qui ne pénalise pas l'entreprise… C'est un financier, il veut standardiser, réglementer, serrer la vis… Il nous a dit que si l'on ne va pas vers ses projets, la pérennité de l'entreprise risque d'être remise en cause… alors qu'on n'a jamais gagné autant d'argent que depuis deux ans ». Les salariés titulaires ont décidé de se mettre en grève à la pause de mardi matin. Depuis, les lignes de production sont arrêtées, et un nouveau vote interviendra, ce matin, pour décider ou non de la poursuite du mouvement.