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Le parti communiste, selon Antonio Gramsci

Réveil Communiste

 

Le parti communiste,
selon Antonio Gramsci,
dans les "Cahiers de Prison"

12 Avril 2015 , Rédigé par Réveil CommunistePublié dans #Antonio Gramsci

Le PCI "contre l'anarchie et la terreur blanche" du Maidan de 1956

Le PCI "contre l'anarchie et la terreur blanche" du Maidan de 1956

 

En ligne sur le site de l'UQAC, l'Université du Québec à Chicoutimi

Extrait de Gramsci : Textes (1917-1934)

Présentation de l'ouvrage (Éditions sociales); Introduction par André Tosel

Une édition électronique réalisée à partir du livre d’Antonio Gramsci, Textes. Édition réalisée par André Tosel. Une traduction de Jean Bramon, Gilbert Moget, Armand Monjo, François Ricci et André Tosel. Paris : Éditions sociales, 1983, 388 pages. Introduction et choix des textes par André Tosel.

Extraits du Cahier de Prison 13, § 20 :

On a déjà dit que, à l'époque moderne, le nouveau Prince ne pourrait avoir comme protagoniste un héros personnel, mais le parti politique, c'est-à-dire, à chaque moment donné et dans les différents rapports intérieurs des différentes nations, le parti poli­tique qui entend (et qui est rationnellement et historiquement fondé dans ce but) fonder un nouveau type d'État.

Il faut observer comment dans les régimes qui se posent comme totalitaires [1], la fonction traditionnelle de la couronne est en réalité assumée par un certain parti, qui même est totalitaire justement parce qu'il remplit cette fonction. Bien que tout parti soit l'expression d'un groupe social, et d'un seul groupe social, toutefois, dans des conditions déterminées, certains partis déterminés représentent justement un seul groupe social, dans la mesure où ils exercent une fonction d'équilibre et d'arbitrage entre les intérêts de leur propre groupe et où ils font en sorte que le développement du groupe qu'ils représentent ait lieu avec le consentement et l'aide des groupes alliés, sinon franchement avec ceux des groupes ouvertement hostiles. La formule constitu­tionnelle du roi ou du président de la République qui « règne mais ne gouverne pas » est la formule qui exprime juridiquement cette fonction d'arbitrage, la préoccupation des partis constitutionnels de ne pas « découvrir » la couronne ou le président. Les formules qui établissent la non-responsabilité, en matière d'actes gouvernementaux, du chef de l'État, et en revanche la responsabilité ministérielle, sont la « casuistique » qui distingue d'une part, le principe général de tutelle qui va de pair avec une concep­tion unitaire de l'État, d'autre part le consentement des gouvernés à l'action de l'État, quel que soit le personnel qui gouverne dans l'immédiat et le parti auquel il appar­tient. 

Avec le parti totalitaire, ces formules perdent de leur signification et par suite, les institutions qui fonctionnaient dans le sens de ces formules se trouvent diminuées; mais la fonction elle-même est assimilée par le parti, qui exaltera le concept abstrait d' « État » et cherchera de différentes façons à donner l'impression que la fonction « de force impartiale » est active et efficace.

 

(G.q. 13, § 21, p. 1601-1602.)

[1932-1933]

 

Tag(s) : #Idéologie
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