Commandé par le ministère des Transports, un rapport préconise de revoir profondément le réseau, en supprimant certaines lignes et en revoyant le nombre de dessertes journalières pour d'autres.
Philippe Duron le sait : ses propositions "seront difficiles à accepter par les usagers ou par les cheminots", mais "il y a urgence à agir". Le député socialiste a rendu, mardi 26 mai, les conclusions de sa commission sur l'avenir des trains Intercités et appelle à revoir en profondeur le réseau, en fermant certaines lignes et en ajustant le nombre d'allers-retours journaliers pour d'autres.
Votre ligne habituelle est-elle menacée de disparition ? En quatre cartes, francetv info vous explique les scénarios proposés par la commission.
Des Intercités à remplacer par des trains régionaux ou interrégionaux
Cinq lignes Intercités doivent être fermées, car leur desserte "ne se justifie plus",selon la commission. Toulouse-Cerbère, Quimper-Nantes, Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice et Saint-Quentin-Cambrai. Si cette solution est adoptée, les liaisons ferroviaires ne seront pas interrompues pour autant puisque des TGV ou des TER circulent sur les mêmes axes et permettront toujours de rallier ces villes.
Sur d'autres lignes, les élus et experts constatent que "l'offre TER actuelle répond largement aux besoins de mobilité constatés". Pas besoin d'Intercités donc, a priori, pour Caen-Le Mans-Tours, Hirson-Metz et Reims-Dijon. Sur la ligne Paris-Nevers, la commission juge que le tronçon entre la capitale et Montargis devrait être transféré de l'Etat à la région Centre-Val de Loire. Entre Clermont-Ferrand et Nîmes, là encore, ce sont les régions qui sont appelées à gérer les dessertes, d'après les préconisations du rapport.
Des Intercités à remplacer par des autocars
Selon le rapport, l'autocar peut prendre le relais du train pour effectuer certaines liaisons rapides entre grandes villes, sur les lignes Toulouse-Hendaye et Clermont-Ferrand-Béziers. Là aussi, le TER continuerait à relier les petites gares. La branche sud de la ligne Bordeaux-Lyon, via Clermont-Ferrand, offrirait "un service nettement amélioré, à la fois en temps de parcours et en fréquences", grâce à l'autoroute, parallèle à la ligne de chemin de fer.
Des dessertes à réduire
En analysant le trafic des lignes Intercités, la commission a constaté que certaines avaient une capacité "surdimensionnée" par rapport au flux des voyageurs. Elle préconise donc de reconfigurer certaines dessertes, en réduisant le nombre d'arrêts journaliers. Il s'agit notamment des lignes Amiens-Boulogne, Saint-Quentin-Maubeuge, Limoges-Brive et Troyes-Belfort.
A contrario, le rapport propose de renforcer l'offre sur certaines lignes, "dont le résultat économique est aujourd'hui en deçà de leur potentiel réel". Il s'agit, entre autres, de Paris-Clermont-Ferrand, de Nantes-Lyon, de Paris-Limoges, de Paris-Caen ou encore de Bordeaux-Marseille. A en croire Philippe Duron, la SNCF pourrait même "gagner de l'argent" sur certains axes, comme Paris-Cherbourg ou Paris-Amiens. Le gouvernement rendra sa copie en juin, sous la forme d'une"feuille de route".