Par Jean LEVY
Ce jeudi, le parti socialiste se compte.
Ses adhérents - ce qu'il en reste - votent sur les motions qui leur sont proposées en vue du congrès de juin. En fait, trois chiffres retiendront l'attention, sinon des Français, du moins celle des commentateurs politiques.
D'abord, le nombre de militants qui, localement s'exprimeront.
En 2012, le PS recensait 212.000 cartes payées
Le chiffre est tombé en 2015 à 131.000...50% en moins d'adhérents en trois ans de présidence Hollande. Un plébiscite à l'envers. Si on en croit une enquête à la base menée ces jours-ci par Le Monde, ceux qui restent fidèles au PS se limitent aux élus, à leur famille et à leurs amis...Les sections sont désertées, l'activité militante est au point mort.
Qui s'en étonnera ?
Le bilan du gouvernement socialiste a conduit à l'érosion des adhérents. comme celle des électeurs. Les dernières consultations électorales confirment le rejet de masse de la politique suivie par le trio Hollande-Valls-Macron, sans parler des autres ministres.
De larges pans de l'électorat présidentiel - de ses secteurs populaires essentiellement -s'abstiennent. De plus en plus nombreuses, des professions entières descendent dans la rue pour exprimer leurs colères. Après les enseignants, le personnel hospitalier d'Ile-de-France clame son ras-le-bol.
C'est dans ce climat que se prépare le congrès du PS;
Des commentateurs font comme si les militants avaient la possibilité de choisir une autre voie en se prononçant, par exemple, sur le texte B, celui de ce que la presse appelle "les frondeurs".
Allons donc ! Les députés de ce groupe n'ont jamais voté "contre" aucune loi déposée par le gouvernement, même celles qu'ils critiquent. Au mieux, ils se sont réfugiés dans l'abstention dans la mesure où celle-ci ne mettait aucunement en péril les textes émanant du pouvoir...
Et il faut une grosse loupe pour déceler dans cette "opposition" parlementaire une mise en cause sur le fond de la politique de casse sociale entreprise par le pouvoir, qui ose encore se dire "socialiste"...
De plus, les directions successives du PS, et cela depuis l'avant-guerre, ont toujours toléré l'existence de tendances au sein du parti. Cette stratégie permet à celui-ci de se prévaloir d'une vie "démocratique" puisque des opinions contraires peuvent s'exprimer et s'affirmer publiquement par le biais de motions diverses.
En fait, ce "pluralisme" n'est que de façade, car en cas de divergences réelles mettant en cause la politique de la direction, celle-ci recourt à l'exclusion des militants réfractaires. Ce fut le cas avant-guerre des responsables de la tendance dite "Gauche révolutionnaire" de Marceau Pivert.
Aujourd'hui, le positionnement des uns et des autres n'est qu'un théâtre d'ombre, du spectacle pour gogos. Et la consultation des adhérents un jeu d'illusions. Exemple, en 2012, le résultat donnait le texte de Manuel Vals, bon dernier avec 5% des voix.
C'est pourtant lui qui a été choisi comme Premier ministre.
Et aujourd'hui, sont réunis sous la même bannière Martine Aubry qui clamme à tous vents qu'il faut maintenir les 35 heures, critique l'ouverture des magasins tout azimut, et l'actuel ministre du Capital, heu, du Travail dont le programme social est un copier-coller des revendications du Medef.
Cependant, la consultation des adhérents de ce 21 mai peut faire la démonstration publique que le pouvoir PS, après avoir perdu le soutien des électeurs de 2012, n'a même plus le soutien des membres du parti.
Ce serait le cas si la motion gouvernementale n'obtient pas 50% des inscrits, soit 65.000 voix...
Dans l'attente des résultats, regardons les affiches du parti socialiste et les différentes position politique de celui-ci.
1936 le front populaire :
1939 Les socialistes font partie du ministère Daladier
10 juillet 1940
La grande majorité des élus socialistes
vote les pleins pouvoirs à Pétain
1954-1956 La guerre d'Algérie dure depuis 18 mois Le socialiste Guy Mollet devient chef du gouvernement. Mitterrand était déjà ministre ...
Le socialiste Lacoste , gouverneur général de l'Algérie
et François Mitterrand
Et malgré tout ça, le PS continue jusqu'à aujourd'hui de faire la leçon sur les droits de l'Homme !