UNE LOI LIBERTICIDE
par Jean LEVY
Le plus grand nombre de critiques de la loi sur le Renseignement porte sur les techniques prévues, en particulier, les dispositions l'espionnage de masse de la population.
Certes, les libertés individuelles sont ainsi quotidiennement menacées.
Mais le plus inquiétant, c'est le flou juridique des motivations de poursuite, qui permettrait d'appliquer la loi à l'encontre de tous les opposants à telle ou telle politique menée par le pouvoir, du Président en place comme par ceux qui lui succéderont.
Nous sommes à des années lumière de la lutte contre le "terrorisme", du "djhadisme", prétextes invoqués au lendemain des attentats du 7 janvier pour rédiger une loi nouvelle.
Pour faire accepter celle-ci à la population , le pouvoir PS n'a pas lésiné sur les moyens de pression psychologique sur le "danger" qui pesait depuis lors sur les Français.
Rappelons que les attentats de 1995 dans le métro parisien, bien plus sanglants encore que les meurtres des journalistes de "Charlie Hebdo" et de la surface casher de Saint-Mandé n'ont pas donné lieu alors à un tel déferlement médiatique mis en scène par le gouvernement Chirac de l'époque...
Mais alors, pourquoi le pouvoir PS, suivi par la majorité de l'UMP, lance-il son opération sécuritaire ?
Quelles en sont ses véritables raisons ?
Hollande et Valls savent bien que leur politique économique et sociale est rejetée par la majorité de la population. Et que le gouvernement a fait le choix européen de poursuivre en l'accélérant dans la voie de l'austérité, par sa soumission sans cesse accrue aux oukases de Berlin et de Bruxelles.
La loi Macron n'en est que la première version.
Le gouvernement, le PS et la droite qui l'approuve, sont conscient que ces perspectives ne peuvent que susciter des réactions populaires de plus en plus vives, que des explosions sociales ne sont pas exclues.
D'autre part, l'assevissement de notre pays à l'oligarchie financière, via l'Union européenne et l'Otan, l'abandon total de la souveraineté de notre peuple, l'indépendance nationale jetée aux orties, ne peuvent à la longue que fédérer les forces fidèles à la survie de la France en tant que nation libre et développer un esprit de résistance contre les nouveaux collaborateurs
Il faut donc assurer la survie du pouvoir de l'argent par tous les moyens.
La loi sur le Renseignement est donc une loi préventive.
Elle n'est pas sans rappeler les décrets d'exception pris par les derniers gouvernements de la Troisième République - plus d'un an avant la guerre - contre "les étrangers indésirables", c'est-à-dire les militants antifascistes européens, en lutte contre Hitler et les différents régimes fescistes en place alors en Europe, la mise enplace des premiers camps de concentration, puis dès septembre 1939, la chasse aux communistes, la peine de mort décrétée contre eux par le ministre "socialiste" Sérol en avril 1940, et l'assassinat de la République par les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, votés par l'immense majorité de élus "socialistes".
A l'époque, déjà, la soumission de la France à l'Allemagne, au nom de la collaboration européenne était à l'ordre du jour.
"canempechepasnicolas" publie ci-après les textes les plus liberticides de la loi discutée aujourd'hui par l'Assemblée nationale, repris par l'OBS, dont le libellé peut permettre la répression politique s'exercer le plus "légalement" du monde !
Si cette loi avait été en vigueur en 1968, ou en 1995, à l'occasion de la grève des cheminots,
que se serait-il passé ?
L'OBS
Loi sur le renseignement :
les dangers du texte
pour la liberté des citoyens
La loi dote les six services de renseignement français de nombreux moyens supplémentaires pour enquêter, et la plupart n'auront plus besoin de l'aval d'un juge. En effet, le Premier ministre se positionne comme seul décisionnaire.
Les autorisations sont délivrées, après avis de la CNCTR, par le Premier ministre", pointe le texte.
Surtout que le Premier ministre pourra passer outre l'avis de la CNCTR, mais devra alors motiver sa décision (et risquer une saisine du Conseil d'Etat).
Et tout ceci s'applique, sauf "en cas d'urgence absolue".
Surveiller les terroristes,
mais pas seulement
Finalement, il convient de rappeler que, malgré les présentations du texte par François Hollande ou Manuel Valls, il ne s'agit pas d'une loi anti-terroriste, mais bien d'un texte sur le renseignement.
Le projet prévoit
LES SEPT DELITS
TOMBANT SOUS LE COUP DE LA LOI RENSEIGNEMENTS :
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- 1) l'indépendance nationale, l'intégrité du territoire et la défense nationale,
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- 2) les intérêts majeurs de la politique étrangère et la prévention de toute forme d'ingérence étrangère,
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- 3) les intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France,
- la prévention du terrorisme,
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- 4) la prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ou de
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- 5) la reconstitution de groupements dissous,
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- 6) la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées,
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- 7) la prévention de la prolifération des armes de destructions massives.
Pour rappel, en 2014, 60% des écoutes administratives visaient la criminalité organisée, 24% le terrorisme, 15% la sécurité nationale (contre-espionnage), 0,6% les groupements dissous, et 0,4% la protection du potentiel scientifique et économique.
Depuis l'attaque meurtrière contre "Charlie Hebdo", la part dédiée au terrorisme est montée à 48%.