Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chine : violente correction ou début d’un krach mondial ?
Chine : violente correction ou début d’un krach mondial ?

2001, 2008, 2015 :

on pourrait croire que les krachs surviennent tous les sept ans. 

La bourse de Shanghai a encore perdu 15% en deux jours, et plus de 40% depuis juin, entrainant les autres bourses mondiales dans son sillage.

Faut-il y voir les ferments de la prochaine grande crise ?

 

L’économie mondiale retient son souffle
 
Dans quelques années, l’économie chinoise sera la première économie du monde. Comme les oscillations de l’économie étasunienne se ressentaient sur la planète entière, celles de l’Empire du milieu commencent également à concerner le monde entier. D’ailleurs, il y a plus de deux ans, j’avais écrit que « la prochaine grande crise financière mondiale se joue peut-être en Chine », en rapportant le développement inquiétant des pratiques spéculatives. Aujourd’hui, avec le ralentissement économique du pays, la chute de la bourse de plus de 40% en quelques semaines et la dévaluation, on pourrait imaginer voir se réaliser cette prévision inquiétante. D’ailleurs, le poids de la Chine se lit dans le cours des matières premières, et notamment la très forte baisse du prix du pétrole ou des autres métaux.
 
Le retournement du marché chinois apparaît également dans les comptes de nombreuses multi-nationales qui y réalisent une part importante de leur chiffre d’affaires et leurs profits. La chute des exportations semble indiquer une transition économique, avec la hausse des salaires, qui rend le pays moins compétitif que l’Inde ou l’Afrique (d’où la décision de H&M d’y délocaliser une part de sa production). Cela explique sans doute en partie le choix de dévaluer le yuan, même s’il faut mettre en perspective le caractère limité de la dévaluation (bien moins importante que la baisse de l’euro) et le fait qu’elle est vient aussi du lien avec le dollar, qui s’est beaucoup apprécié. Bref, entre dégonflement de la bulle spéculative et potentiellement la fin d’une phase de développement du pays, tout semble réuni pour une crise.
 
Les autres conséquences du ralentissement
 
Bien sûr, la crise actuelle fait peser un risque pour nos économies, avec la chute des importations, d’un de nos tous premiers clients. Et l’éclatement d’une bulle spéculative est toujours dangereux. Mais, la baisse est à relativiser par les 150% de hausse qui ont précédé, permettant au marché d’être encore en hausse sur un an. Et le poids des actions échangeables est trois fois plus bas qu’ailleurs, limitant les conséquences du krach. Enfin, la dévaluation du yuan est limitée et n’aura sans doute guère d’influences sur nos économies car il y a de moins en moins de domaines où nous sommes toujours en concurrence avec la Chine, d’autant plus qu’elle a imposé à nos constructeurs automobiles de produire localement, limitant les conséquences sur nos économies. L’excédent chinois comme une protection pour nous…
 
Mais la légère remontée de l’euro est négative pour nous. Cependant, la crise n’a pas que des effets négatifs. D’abord, elle pousse le prix des matières premières à la baisse, plutôt un facteur positif dans le cycle économique, les krachs intervenant généralement en haut de cycle. Certes, cela pénalise les pays fortement exportateurs (qui importeront sans doute moins), mais elle représente aussi un gain de pouvoir d’achat pour les ménages des pays importateurs (on en a vu l’impact commercial dans les statistiques du second trimestre), bienvenu avec des salaires qui stagnent. Et plus globalement, la chute des cours peut être un moyen utile de baisser la pression spéculative sur les marchés, les niveaux de valorisation au regard des bénéfices n’apparaissant pas excessifs historiquement.
 
Bien sûr, les folies de la finance de l’ombre Chinoise peuvent provoquer un krach mondial. Mais, parce que les marchés n’ont pas encore été aussi exubérants qu’avant 2008, que les autorités chinoises interviennent vivement et que les évolutions actuelles apportent aussi un relatif rééquilibrage, on peut penser que la crise passera, même si le pire n’est pas à exclure à court terme, et plus sûrement à moyen terme

 

 

Tag(s) : #Economie
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :