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Les salariés d'Areva manifestent leur colère à La Défense
Les salariés d'Areva manifestent leur colère à La Défense

Challenges

 

Face aux 3.000 à 4.000 suppressions de postes annoncées ...

Inquiets et en colère, les salariés d'Areva ont manifesté mardi à La Défense pour la sauvegarde de leurs emplois et contre le démantèlement du groupe nucléaire, qui menacent aussi selon eux la sécurité des installations. Une mobilisation "plus que réussie", selon l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGE, Unsa-Spaen) avec "2.500 salariés" ayant investi la place, près de Paris, devant le siège de l'ex-fleuron du nucléaire, dans des nuages de pétards et de fumigènes de couleur.

Venus en masse des sites de province (La Hague, Marcoule, Paimboeuf, Saint-Marcel, Tricastin...), ils ont défilé sur le parvis du quartier d'affaires jusqu'à la tour EDF, protégée par un cordon de forces de l'ordre Les difficultés financières d'Areva, "ce n'est pas la faute des salariés, mais c'est eux qui paient plein pot", s'exclame Annick Roux, 30 ans d'ancienneté, montée à Paris depuis Marcoule. Elle dénonce les "décisions absurdes qui ont conduit Areva dans le gouffre", comme le "rachat de la société minière Uramin", sur lequel la justice enquête.

Après des pertes record de 4,8 milliards d'euros en 2014, Areva a annoncé la suppression de 6.000 postes, dont 3.000 à 4.000 en France, sur les 44.000 que compte le groupe (29.000 en France). Ce plan de restructuration vise à réaliser un milliard d'euros d'économies d'ici à 2017.

La sécurité des salariés en jeu

"Les salariés qui partent comme ceux qui restent vont morfler", prévient Pascal Evariste (CGT), pour qui la mobilisation de mardi marque "le début de la bagarre". Le plan de départs volontaires, qui devrait être finalisé prochainement, est "inacceptable. On ne sait pas quels postes vont être touchés, ni où. Il est important que les salariés le disent alors qu'il ne reste qu'une journée de négociation", explique Christophe Laisné (Unsa-Spaen).

"Avec 3.600 emplois qui vont être supprimés à activité constante, il faut trouver un équilibre. On ne veut surtout pas qu'on prenne des risques avec la sécurité des salariés et des installations", s'inquiète Jean-Pierre Bachmann (CFDT), devant un cercueil portant l'inscription "A nos emplois". Plantées un peu partout près du siège du groupe, des croix blanches ou noires rappellent les "artisans", "sous-traitants" ou "enseignants" qui seront touchés de façon indirecte par les réductions d'effectifs chez Areva.

Outre les suppressions d'emplois, les syndicats protestent aussi contre les mesures (gel des salaires, réduction des RTT...) en discussion dans le cadre du plan d'économies et contre le démantèlement du groupe.

Pérennité du groupe

Face aux difficultés financières d'Areva, l'Etat a décidé début juin de confier à EDF la majorité d'Areva NP, l'activité réacteurs. Le chiffre de 2,4 milliards d'euros pour cette acquisition circule. Un prix "trop bas", juge Christophe Laisné pour qui il est "hors de question que soit bradée" cette activité.

D'autant que cette vente ne lève pas, selon les syndicats, les inquiétudes quant à la pérennité du groupe, pas plus que sur l'avenir de la filière nucléaire française. "On a l'impression qu'on met en place un truc vite fait, rafistolé, pour que ça tienne jusqu'en 2017", lance Pascal Evariste. "Hier, Areva était un fleuron, aujourd'hui, c'est un brouillon", renchérit Gabriel Artero, de la fédération métallurgie CFE-CGC.

"Il n'y a pas de vision stratégique" derrière la décision de l'Etat concernant la cession d'Areva NP, déplore la CFDT. L'Etat est aussi pointé du doigt pour avoir, comme le dit la CGT, "laissé jouer pendant des années (l'ex-patronne d'Areva) Anne Lauvergeon et (l'ex-Pdg d'EDF) Henri Proglio", sans rien faire. Il s'est engagé à recapitaliser le spécialiste du nucléaire, mais sans dire à quelle hauteur. Il faut que ce soit fait "rapidement", réclame Cyrille Vincent (CFE-CGC).

Le groupe assure de son côté qu'il souhaite "trouver les meilleures solutions pour la sauvegarde des compétences et de l'emploi industriel" avec comme "première priorité" la "sûreté des installations".

(Avec AFP)

 

Tag(s) : #Lutte de classes
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