L’Otan organisera à l’automne son plus grand exercice militaire depuis 2002 avec la participation d’environ 36.000 soldats, sans lien spécifique avec la tension actuelle avec la Russie, mais le suivant, d’ampleur similaire, aura lieu en Norvège, en mer du Nord et en Baltique, a indiqué l’un des principaux chefs militaires alliés.
L’exercice de cet automne, baptisé « Trident Juncture », aura lieu du 3 octobre au 6 novembre, principalement en Italie, Espagne et Portugal, a expliqué le commandant suprême allié pour la transformation (SACT) de l’Otan, le général français Jean-Paul Paloméros, lors d’un point de presse à Bruxelles. « Trident Juncture » rassemblera 27 des 28 nations de l’Otan et sept pays partenaires de l’Otan.
Aucun rapport avec l’Ukraine
Selon l’Otan, il n’existe aucun rapport spécifique entre cet exercice, préparé depuis deux ans et demi, avec la crise en Ukraine et la montée de la tension avec la Russie. Il sera basé sur un scénario fictif de gestion de crise » dans un pays « hors zone ».
Force de réaction rapide
L’objectif principal de « Trident Juncture » est d’entraîner et de tester la force de réaction rapide de l’Otan, la « NATO Response Force » (NRF) qui sera en « stand by » l’année prochaine et en particulier son élément à très haute réactivité, la force « fer de lance », la VJTF (pour Very High Readiness Joint Task Force »).
Norvège en 2018
En revanche, le prochain exercice « de très grande intensité », axé sur la défense collective des Etats membres de l’Alliance atlantique contre un éventuelle agression se déroulera en 2018 en Norvège, et en mer du Nord et en Baltique, a affirmé le général Paloméros. Selon lui, cet exercice a été décidé l’an dernier – c’est à dire alors que les tensions s’étaient accrues avec Moscou.
« Haute visibilité »
Selon le ministère norvégien de la Défense, c’est Oslo qui a proposé d’accueillir sur son sol cet exercice « à haute visibilité » qui pourrait rassembler jusqu’à 25.000 hommes « en hiver », dans l’extrême nord du pays. « La Norvège a une longue tradition d’accueil d’exercices militaires alliés et multinationaux », a expliqué le ministère sur son site internet, citant l’exemple des « Cold Response » bisannuels nationaux, mais ouverts à des pays alliés.
Cérémonie
Le général Paloméros remettra son commandement le 30 septembre à son compatriote Denis Mercier, l’actuel chef d’état-major de l’armée de l’Air française, lors d’une cérémonie au quartier général du commandement suprême allié Transformation, à Norfolk (Virginie, sur la côte est des Etats-Unis).