Drôle de guerre : les communistes en prison..Les cagoulards fascistes sont libérés..Parmi eux Darnand, le futur chef de la Milice, fait la Une de Match, honoré comme un héros en mars 1940
Dans les années 30, la banque et la grande industrie allemandes portent Hitler et son régime au pouvoir. L’Allemagne devient le gendarme de l’Europe contre le bolchevisme. Le capital germanique vise ainsi à dominer le continent jusqu’à l’Oural.
Cette perspective est alors reçue favorablement en Grande-Bretagne et en France par les milieux économiques – et leurs relais politiques –qui rêvent eux aussi à détruire l’Union soviétique.
Face à cette menace mortelle, Staline et la direction du PCUS visent à diviser ses ennemis. L’Union soviétique recherche donc une entente diplomatique et militaire avec les pays capitalistes de l’Ouest contre l’impérialisme allemand, sous le drapeau du terrorisme totalitaire. Si les communistes, les juifs, puis les forces démocratiques de leurs pays, en sont les premières victimes, l’Allemagne nazie a, en ligne de mire, l’ensemble des peuples d’Europe.
Les gouvernements de Londres et de Paris, d’abord poussés par leur opinion publique, sont contraints de faire semblant de s’entendre avec Moscou. Mais ils laissent Hitler et Mussolini intervenir militairement en faveur du général Franco, à l’assaut de la République espagnole.
C’est la politique dite de « non-intervention » des Etats occidentaux qui permet d’instaurer le fascisme au-delà des Pyrénées.
Même renoncement de la Grande-Bretagne et de la France, lorsque la Wehrmacht occupe l’Autriche.
Puis c’est la capitulation de Munich, en septembre 1938 qui laisse Hitler occuper Prague et détruire la démocratie tchèque, alliée de la France…
Malgré un dernier effort de Staline au printemps 39 pour que l’Ouest et l’Est s’entendent afin de barrer la route à Hitler, les « démocraties occidentales » font la sourde oreille.
Il est clair que le choix de la Grande-Bretagne et de la France est de laisser les mains libres à l’Allemagne à l’Est de l’Europe.
L’Union soviétique est alors en grand danger de mort. Il lui faut diviser le camp impérialiste, pour éviter la collusion de fait entre Berlin, Londres et Paris.
C’est pourquoi Staline est contraint de changer de stratégie : il signe avec Hitler le fameux pacte de non agression le 23 août 1939.
La Russie a besoin de temps.
En effet, depuis la victoire de l’Armée rouge dans les années 20 sur les Etats impérialistes, réconciliés pour l’occasion, l’Union soviétique n’a vécu qu’une quinzaine d’années de paix pour reconstruire un pays en ruine. Elle sait que l’Allemagne nazie veut sa perte et réduire la Russie en esclavage. Mais il faut à cette dernière gagner du temps pour parfaire sa défense.
Ainsi Staline, constatant le refus d'alliance à l'Ouest, est contraint de changer de stratégie : il signe avec Hitler le fameux pacte de non agression le 23 août 1939.
Le dictateur allemand s’en prend alors à la Pologne, le 1er septembre 39. Paris et Londres sont dans l’obligation morale de déclarer la guerre à l’Allemagne…mais restent l’arme au pied, laissant sans réagir, les panzers écraser leur alliée.
Par contre, le gouvernement français, soutenu par l'ensemble des forces politiques de la gauche à l'extrême-droite, développe une brutale offensive contre le PCF et ses militants.
Ceux-ci sont accusés de "trahison" du fait qu'ils ont refusé de condamner le pacte germano-soviétique. Perquisitions, arrestations, condamnations, la peine de mort est requise par le ministre socialiste de la justice pour "propagande communiste". Ils seront cinq mille dans les prisons françaises quand la Whermacht entra dans Paris le 14 juin 1940.
L'Occupant allemand y puisera les otages à fusiller.
Aujourd’hui, l’histoire a donné raisons aux craintes soviétiques. Staline, en signant le fameux pacte, a empêché l’alliance miliaire de l’ensemble de ses ennemis. Cela a donné à l’Union soviétique une année de répit avant l’agression allemande du 22 juin 1941, et cette année-là gagnée, a permis la victoire du 8 mai 1945 sur l’hitlérisme.
Pourtant, de nos jours encore, l'histoire qu'on apprend aux enfants - et la propagande des médias - s'en tiennent aux mensonges répandus en 1939-1940. Le pacte germano-soviétique est toujours dénoncé comme un acte de "trahison" nationale : Staline "aurait pactisé avec Hitler", donc avec l'ennemi.
Une affaire de "rouges-bruns", en somme ...
Cette thèse est assénée comme une vérité par tout l'arc-en-ciel politique, toujours anticommuniste, malgré l'histoire qui s'est inscrite en lettres de sang pour vingt millions de soviétiques, à qui nous devons, avant tout autre, notre libération.
Mais pourquoi toujours et toujours cette haine vis-à-vis des "rouges", le "danger bolchevik" ne semble pas menacer nos villes et nos campagnes ? Ne serais-ce pas la crainte permanente du peuple qui conduit la classe au pouvoir, aujourd'hui l'oligarchie financière et la caste politico-médiatique à son service, à se prémunir préventivement contre toute idée libératrice qui menacerait un jour sa domination ?
Le capitaliste américain, anticommuniste et antisémite, admiré comme un modèle par Hitler
Certes, on ne désigne plus les "communistes", il faut être réaliste, mais les "populistes" mouvance dans laquelle, et à plaisir, on plonge tous les opposants à la loi du marché, tous ceux qui s'en tiennent à l'dée de souveraineté populaire et nationale, héritée de la grande Révolution française,
Et de marquer au fer rouge ceux qui s'en réclament : ils seraient les complices bienveillants de l'extrême-droite, parce que celle-ci interprête le rôle de l'opposant dans la comédie écrite par le capital. Et de faire l'amalgame entre jeu et réalité. Pour déconsidérer d'avance les Français qui dénoncent aujourd'hui la trahison nationale des élites françaises, comme celles-ci désignaient les communistes comme traitres en 1940, quelques mois encore avant Montoire et la Collaboration franco-allemande...
Une histoire de "rouges-bruns", en quelque sorte, qui se répète ...