Mardi matin, devant les grilles de la papeterie de la Banque de France à Vic-le-Comte, 200 salariés se sont mobilisés pour défendre leurs acquis. Au mois de novembre, une filialisation de la papeterie entraînera la création d'un nouveau statut, moins avantageux, pour les nouveaux embauchés.
Derrière les murs de la papeterie de la Banque de France, à Vic-le-Comte, le 2 novembre prochain, la filiale Europafi, Européenne du papier fiduciaire, fera son entrée à la Banque de France. Après 3 ans de gestation, le projet de la direction va pouvoir se réaliser. Le personnel déjà en place gardera son statut, mais les nouveaux venus, les futurs embauchés, ne bénéficieront pas du même traitement.
Environ 300 salariés de la papeterie de la Banque de France à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) étaient en grève mardi pour dénoncer le changement de statut des futurs salariés, entraîné par la prochaine filialisation du site, a-t-on appris auprès du syndicat CGT.
A partir du 2 novembre prochain, la papeterie de Vic-le-Comte deviendra une filiale de la banque de France, baptisée Europafi (Européenne du papier fiduciaire), dans le cadre d'un partenariat avec d'autres banques centrales de la zone euro.
Cette filialisation a pour but notamment de faire de la papeterie le principal producteur de papier fiduciaire de la zone euro, selon le rapport annuel 2014 de la Banque de France.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avait fait le déplacement mardi pour soutenir le personnel en grève qui dénonce un "statut au rabais" pour les futurs salariés.
"Le personnel déjà en place gardera son statut mais les nouveaux agents seront embauchés sous contrat de droit privé dans le cadre de la convention collective papier-carton-cellulose, un des plus régressives du droit social français", a déclaré à l'AFP la secrétaire générale de la CGT Banque de France, Fabienne Rouchy.
Selon le syndicat majoritaire, "les nouveaux salariés devraient être payés 25% de moins que les agents de la Banque pour faire le même travail". Ils devraient également "disposer de 20 jours de congés en moins".
"La direction veut faire payer au personnel son dernier investissement: 75 millions d'euros dans une machine ultra-moderne. Elle veut des salariés low-cost pour fabriquer un produit hi-tech", a dénoncé Fabienne Rouchy, qui craint par ailleurs une "privatisation et une externalisation" du site dans les prochaines années.