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En grève hier, les salariés de l’entreprise blésoise Germanaud, spécialisée dans la fabrication de jambons, craignent une fermeture du site

En grève hier, les salariés de l’entreprise blésoise Germanaud, spécialisée dans la fabrication de jambons, craignent une fermeture du site

La Nouvelle République

 

Les nuits sont courtes et le moral est dans les baskets, résument les salariés de Germanaud sur l’ambiance qui règne en ce moment dans l’entreprise blésoise. « Alors qu’on nous avait promis depuis des mois des travaux sur le site pour l’aménagement d’une nouvelle ligne de tranchage qui aurait permis de maintenir les emplois, on nous a annoncé le 15 juillet dernier qu’il ne serait en fait rien fait, explique Philippe Lhuilier, délégué CGT. L’usine de Blois serait trop vieillissante et pas adaptée pour accueillir ces infrastructures. C’est le site de Goussainville, dans le Val-d’Oise, qui en bénéficierait. »

Les salariés parlent d’un « coup de massue » qui leur est tombé dessus en plein été.

A la demande des syndicats, le directeur général adjoint de la CCA Finance Turenne Lafayette (groupe qui détient Germanaud) s’est déplacé à Blois le 17 septembre. « Par l’intermédiaire d’un cabinet, le groupe cherche un éventuel partenaire agroalimentaire de la région pour travailler avec le site blésois, de façon à nous donner un nouveau marché sans faire concurrence, précise le délégué CGT. A ce jour, il n’en a pas été trouvé. On en saura davantage fin novembre ou début décembre. On nous dira si on ferme ou pas. » En guise d’alerte, les salariés se sont mis en grève hier, toute la journée.

Dès le 7 octobre, l’entreprise Germanaud arrête le tranchage qui représente 48 % du tonnage traité. « On continue la production des barres de jambon qu’on enverra à Goussainville pour être tranchées là-bas, car ce site ne tourne pas à plein régime, poursuit Philippe Lhuilier. En revanche, nous ne récupérons pas d’autre activité. Il n’y aura donc plus de travail pour tout le monde. Les trente intérimaires que nous avions ne seront pas reconduits. Quant aux 109 salariés, ils vont devoir écluser leurs jours de congés, ce qui permettra d’établir un roulement dans l’entreprise. » Les délégués syndicaux comptent profiter du prochain comité d’entreprise dans une dizaine de jours pour taper du poing sur la table. « Ici, le groupe se contente juste de faire un entretien minimum, regrettent les grévistes. Pourtant, on l’attendait cet investissement. Au final, c’est tout notre savoir-faire, notre façon de mouler, qu’on met à mal. »

Nous avons tenté de joindre par téléphone les responsables du groupe CCA Finance Turenne Lafayette, mais en vain.

Tag(s) : #Lutte de classes
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