Le personnel en grève d’Air France hier matin devant l’aéroport de Strasbourg Entzheim.Photo L’Alsace/Jean-Marc Loos
Air France inquiète aussi les salariés en Alsace
Sur les 1000 postes supprimés en 2016 à Air France, l’Alsace aura sa part. Après la récente annonce de la fermeture de la ligne Strasbourg-Orly, trop déficitaire face à un TGV Est de plus en plus rapide, les salariés bas-rhinois de la compagnie craignent pour leurs emplois.
« L’ambiance est violente » , confie, déroutée, une commerciale d’Air France. « Nous avons assisté la semaine dernière à une simple réunion d’information. Puis au fil de nos questions, la direction a parlé de la fermeture de la ligne. Personne ne nous avait informés auparavant ! » Comme ses collègues qui travaillent parfois depuis plus de 20 ans à Air France, elle a rejoint la mobilisation devant l’aéroport, hier entre 11 h et 13 h. Près de 150 personnes ont répondu à cet appel national lancé par la CGT.
La manifestation fait écho à la réunion du Comité central d’entreprise (CCE) qui se tenait au même moment à Paris.
Des militants du Parti Communiste, du Front de Gauche et du Parti Ouvrier indépendant sont venus grossir les rangs de la manifestation pour « défendre l’emploi » et « soutenir les cinq salariés poursuivis pour violences en réunion » , en marge du précédent CCE.
La CFDT était aussi présente. « Mais notre mot d’ordre concerne uniquement ce qui va se passer avec la fermeture de la ligne Strasbourg-Orly » , insiste Marie Jallet, représentante de ce syndicat à Air France.
Les organisations syndicales ont fait leurs estimations. « Il y a 130 agents d’escale aujourd’hui à l’aéroport d’Entzheim et 170 à 180 salariés à Illkirch-Graffenstaden », compte Walter Herbster, délégué CGT à Air France. « On évoque une réduction de 30 % des effectifs. » Quant à la CFDT, elle table sur 20 % de départs volontaires ou de licenciements.
« Nous avons un accord jusqu’au 31 décembre concernant l’absence de départs contraints pour les personnels. Au 1er janvier, il n’y aura plus de garanties » , rappelle Marie Jallet, la syndicaliste CFDT, qui voit déjà plus loin. « Avec le TGV plus rapide, les agents de l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse seront aussi confrontés à cette situation. Les emplois sont aussi menacés », relève-t-elle.
La suppression de la ligne Strasbourg-Orly a été annoncée pour avril prochain par la direction de Hop ! Air France.