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Des équipes de secours sur les lieux d'un accident de TGV, le 15 novembre 2015 à Eckwersheim, près de Strasbourg, en Alsace (AFP/FREDERICK FLORIN)

Des équipes de secours sur les lieux d'un accident de TGV, le 15 novembre 2015 à Eckwersheim, près de Strasbourg, en Alsace (AFP/FREDERICK FLORIN)

Le déraillement d'un TGV d'essai, qui a fait 11 morts samedi en Alsace, n'était pas dû à une vitesse excessive, affirme son conducteur, mais ce point devra être vérifié par l'examen des boîtes noires, a indiqué lundi le parquet.

Le conducteur, un professionnel «très expérimenté» qui n'a été que «très légèrement blessé» dans l'accident, a affirmé aux enquêteurs «avoir respecté parfaitement la vitesse qui lui était assignée sur ce tronçon», c'est-à-dire 176 km/h, a précisé lors d'un point de presse le procureur-adjoint de Strasbourg, Alexandre Chevrier. Cependant, seul l'examen des boîtes noires, «a priori tout à fait exploitables», permettra de vérifier ce point, a-t-il ajouté.

L'accident, premier déraillement mortel dans l'histoire du TGV depuis sa mise en service en 1981, a eu lieu à Eckwersheim, à une vingtaine de km au nord de Strasbourg, à un endroit où la nouvelle ligne à grande vitesse marque une courbe en franchissant le canal de la Marne au Rhin.

 

Le convoi s'est complètement disloqué



«D'abord la locomotive a déraillé», pour des raisons encore inconnues, puis elle a «percuté l'arrière du pont avant de basculer dans le vide et, ensuite, l'ensemble des wagons à l'arrière s'est complètement disloqué et a basculé dans le vide», a dit le vice-procureur.

«On n'exclut absolument aucune cause» pour expliquer cet accident, mais «l'hypothèse d'un sabotage ou d'un acte criminel, d'un attentat (...) n'est pas privilégiée», a indiqué le parquet, qui s'apprête à ouvrir une information judiciaire pour «homicides et blessures involontaires».

Selon le président de la SNCF, un tel accident n'aurait «évidemment pas pu se produire en service commercial» car les rames transportant des usagers sont équipées de dispositifs de sécurité qui arrêtent automatiquement le train en cas de paramètre anormal (vitesse, vibrations, température...). En revanche, sur les trains d'essai - dont le principe est de pousser la machine plus loin que la normale pour vérifier qu'il existe une marge de sécurité - ces dispositifs «ne sont pas actifs», a-t-il expliqué dimanche.

Lundi après-midi, la SNCF a réuni l'ensemble des syndicats pour évoquer l'accident, a indiqué Roger Dillenseger, porte-parole de l'Unsa ferroviaire. Le syndicat, qui va se porter partie civile, demande «toute la transparence» sur ce qu'il s'est passé, a-t-il ajouté.

 

"canempechepasnicolas":

 

Ce n'est pas le seul grave "incident" survenu à la SNCF  : rappelons-nous entre autres l'accident de Brétigny-sur-Orge du 12 juillet 2013, dont l'enquête avait débouché sur l'état vétuste d'une partie conséquente du réseau national, par suite d'une "banalisation du travail dans l'urgence", qui résulte du "retard de maintenance:

 

La catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge résulte avant tout d'un dysfonctionnement organisationnel, selon un rapport réalisé à la demande du CHSCT de l'établissement d'infrastructure dont dépend cette gare de la banlieue parisienne.

"L'accident du 12 juillet 2013 est avant tout le résultat d'un dysfonctionnement organisationnel", souligne ce rapport, confirmant une information de la lettre spécialisée Mobilettre. Il précise quel'accident "a brutalement concrétisé des insuffisances en matière de prévention des risquesqui résultaient de dérives et de désordres plus anciens dans l'organisation du travail, dans ses modes d'encadrement, de pilotage autant que dans les moyens mis en oeuvre".

"Ces dérives et ses désordres se sont amplifiés dans le temps sans que des mesures correctives à la hauteur des enjeux aient été prises", ajoute le rapport. Le cabinet Aptéis a remis vendredi ce rapport au CHSCT de l'établissement infrapôle sud-ouest francilien, dont dépend Brétigny-sur-Orge.

Il pointe du doigt, entre autres, une "banalisation du travail dans l'urgence", qui résulte du "retard de maintenance" d'un réseau vieillissant, et de la "réduction de l'effectif compétent", les personnes recrutées ayant besoin d'être formées.

Banalisation du "travail dans l'urgence"

"A Brétigny comme ailleurs, la décennie des années 2000 a vu sur le terrain s'opérer de nombreuses fusions et réorganisations qui se sont accompagnées de drastiques réductions de moyens, matériels et humains", est-il encore écrit, avec, sur ce secteur, une situation aggravée par "des circulations importantes". Ce rapport, qui n'est pas un document judiciaire, sera présenté aux membres du CHSCT le 12 novembre.

Début juillet, 
un rapport d'experts judiciaires avait sévèrement mis en cause les règles de maintenance, et relevé "de très nombreuses lacunes" dans le suivi et la traçabilité des opérations sur ce site.

 

Tag(s) : #Economie
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