"Nous n'accepterons aucun licenciement", a lancé le secrétaire général du syndicat, Miguel Fortea, auditionné par des parlementaires issus de diverses commissions (Affaires économiques, Affaires sociales et Développement durable), en compagnie de douze autres syndicats. Dix-huit procédures disciplinaires sont engagées, selon Air France, à l'encontre de salariés suspectés d'avoir pris part aux incidents du 5 octobre à l'occasion d'un comité central d'entreprise (CCE) où 2 900 suppressions de postes potentielles avaient été annoncées.
"Si la direction veut en faire des exemples, ce sera Spartacus"
Selon la CGT, qui compte des adhérents parmi les personnes visées, "il n'y a rien dans les dossiers disciplinaires" concernant des faits de violence. "Ces salariés-là ont été pris par hasard", ils sont "condamnés par avance", a tonné le syndicaliste, assurant que la direction voulait les juger avant le procès en correctionnelle prévu le 2 décembre pour cinq d'entre eux. "Si la direction veut en faire des exemples, ce sera Spartacus" a-t-il dit en référence au gladiateur connu pour avoir pris la tête d'une révolte d'esclaves et popularisé dans la littérature et au cinéma. "On sera tous sur la place et on aura un conflit sans précédent", a prévenu le numéro 1 de la CGT d'Air France.
Miguel Fortea a profité de sa présence à l'Assemblée nationale pour fustiger une nouvelle fois l'emploi du terme "voyou" utilisé par le Premier ministre Manuel Valls au lendemain des incidents du 5 octobre. "Cela les condamne par avance et ça rend la direction d'Air France beaucoup plus forte dans son assise", a-t-il jugé.
L'intersyndicale reçue mercredi par les parlementaires réclame la suspension des mesures disciplinaires (mise à pied sans solde, etc.) dans l'attente des conclusions de l'enquête policière.