Les réformes territoriales successives n’ont pas seulement fabriqué un millefeuille financièrement ruineux. Elles ont aussi désorganisé le territoire français et déclenché une course au gigantisme dont les conséquences sont désastreuses. Sous prétexte de ne pas être dévoré par Toulouse et Montpellier l’Ouest de l’Hérault doit-il devenir un ogre lui aussi ? Les agglos Béziers Méditerranée, Hérault Méditerranée et les communautés de communes voisines peuvent-elles, grenouilles, devenir aussi grosses que le bœuf ? Que gagnerions-nous d’ailleurs à grossir ? Pour répondre à ces questions, il ne faut pas compter sur l’actuelle campagne électorale : elle donne lieu à de grandes et à de petites manœuvres pour piper les suffrages en brouillant les enjeux. Pour faire la lumière dans les ténèbres des réformes territoriales et dans les enjeux dissimulés de l’élection régionale le Comité Biterrois de Résistance a adopté le bref manifeste qu’on pourra lire ci-dessous. |
La révolution française a inventé et nous a légué une organisation territoriale qui ne comprenait que 3 niveaux : en bas 36.000 communes, à mi-hauteur une centaine de départements et au sommet l’Etat français. Cette organisation simple et efficace a fonctionné pendant 2 siècles à la satisfaction générale. De l’extrême gauche communiste à l’extrême droite pétainiste, aucun parti n’a jamais remis en cause cet héritage de la Révolution française. Les consensus en France sont rarissimes. Quand ils se produisent, ils méritent d’être soulignés. Pourquoi droite et gauche ont-elles entrepris récemment de charcuter notre organisation territoriale ? C’est que la dilution de la France dans l’Union européenne et de l’U.E. dans la mondialisation a déclenché une course au gigantisme. Aucune commune n’est jugée assez grande pour affronter la compétition entre territoires dans l’immense espace européen et mondial. On essaie donc de remplacer les communes par des agglo géantes ou des métropoles démesurées. Les départements sont condamnés à disparaître au profit des régions. Ces dernières, jugées elles aussi trop petites, sont contraintes de fusionner. On essaie de dissoudre la France dans l’empire bruxellois et cet empire, s’estimant lui aussi trop petit, s’élargit sans cesse. On ne voit aucune limite à cette folle course au gigantisme.
Pour être attractif, compétitif, prospère dans le grand marché européen et dans l’immense marché mondial, les politiciens prétendent qu’il faut être le plus gros possible. Ce dogme est un attrape-nigaud. Les Etats les plus riches du continent européen, ceux qui ont le niveau de vie le plus élevé, ne sont ni la grande Allemagne, ni l’immense Russie, ni la gigantesque Union européenne. Ce sont 2 nains : la Suisse et la Norvège.
Si la prospérité d’une région grandissait vraiment avec sa superficie et sa population, il faudrait faire fusionner toutes les régions françaises en une seule qui serait la France. Cette fusion, le P.S. et l’UMP la refusent totalement, contredisant ainsi leur culte du gigantisme. Pourquoi veulent-ils une France morcelée en régions ? Parce que leur but lointain est de détruire les nations et de remplacer l’Europe des nations par un Etat européen fédérant de grandes régions.
Dans une petite commune les élus sont facilement accessibles et sous contrôle citoyen. Dans une grande région, les élus deviennent injoignables. La participation citoyenne à la gestion devient impossible. La démocratie vit de proximité et meurt d’éloignement. Quand le gigantisme progresse, la souveraineté populaire recule.
Le gigantisme c’est aussi des élus qui ne connaissent pas le trop vaste territoire qu’ils gèrent. C’est ainsi qu’on prend des décisions inadaptées et qu’on gaspille l’argent public.
On a eu tort de démolir la pyramide territoriale bâtie par la Révolution française avec ses 3 niveaux : communes, départements, Etat national. Les nombreux étages supplémentaires introduits dans cette pyramide par les complices de l’empire bruxellois n’ont engendré que confusion des compétences, gestion lointaine à l’aveuglette, recul de la démocratie et gaspillages financiers.
Le millefeuille ainsi fabriqué, contraire aux intérêts de la nation, doit être simplifié par retour aux trois étages fondamentaux et suppression de toutes les autres strates. Il faut notamment supprimer les régions. Rappelons qu’en 1969, par référendum, le peuple français a refusé la création des régions. Leur création ultérieure est un viol de la volonté des Français. Les régions n’ont donc aucune légitimité. Exigeons des politiciens qu’ils s’opposent à la réforme territoriale, à la régionalisation et aux euro régions transfrontalières.
Comité biterrois de résistance
1 bis rue Auber 34500 Béziers tél : 04 67 76 28 56