chronique du 17/12/2015 par Daniel Schneidermann
A la fin d'un entretien, Pujadas pose à Xavier Bertrand une question sur Manuel Valls, on ne comprend pas bien laquelle. Et Bertrand-qui-a-été-élu-grâce-aux-voix-de-la-gauche rebondit.
Oui, il serait prêt à travailler avec Valls, par exemple sur "les apprentis bouchers de moins de seize ans, qui n'ont pas le droit de couper de la viande".
En deux clics, on voit bien d'où lui vient cet exemple (1) : d'une visite de campagne dans une boucherie de Lens. Le matinaute doit avouer qu'il ne sait pas exactement pourquoi les apprentis bouchers de moins de seize ans n'ont pas le droit de couper de la viande. Sans doute (mais ce n'est qu'une supposition) pour de futiles raisons de sécurité.
De la même manière (toutes proportions gardées) qu'à un moment, le législateur a interdit à des enfants de pousser des wagonnets dans les mines de ce qui n'était pas encore le Nord-Pas de Calais-Picardie.
Peut-être, à l'époque, s'est-il trouvé des Xavier Bertrand pour se scandaliser, main sur le coeur, que les enfants n'aient plus le droit de pousser des wagonnets.
Bref, depuis dimanche, comme d'habitude après les raclées électorales, ça fraternise sec entre la droite et le PS, ça sort la tête des tranchées, ça jette des ponts, ça ennekaème, ça raffarine, ça rejette le sectarisme, ça frémit du désir de "travailler ensemble" sur les grands sujets, ça funambilise tant que ça peut au dessus des "anciens clivages". Ca funambulise tant que ça va bien finir par tomber. De quel côté ? Bizarrement, on a comme une petite idée.