VIDÉO : le reportage France 3 Normandie d'Angèle de Vecchi et Patrice Cornily avec le témoignage de salariés de l'usine de Déville et l'interview de Patrick Farcy, représentant CGT et porte-parole de l'intersyndicale de Vallourec- Deville-lès-Rouen Sébastien Thomas, DRH du site de Déville
Encore des inquiétudes pour l'avenir de l'usine Vallourec de Déville-lès-Rouen
Près de Rouen, les syndicats de Vallourec (spécialiste mondial de fabrication de tubes métalliques sans soudures) étaient une fois de plus mobilisés ce vendredi 15 janvier. Selon eux, lors du plan social qui doit être annoncé le mois prochain, la moitié des effectifs du site de Déville serait menacée.
Une inquiétude motivée par la suspension, hier jeudi, du plan de sauvegarde de l'emploi prévu depuis des mois et qui devait être validé normalement le 19 janvier prochain.
Selon les syndicats, ce plan, qui prévoyait la suppression de 109 emplois, pourrait en compter deux fois plus…
Commentaires publiés en avril 2015 par ACTION COMMUNISTE Haute-Normandie alors que des menaces pesaient sur l'emploi à Vallourec:
L'investissement au Brésil et aux Etats-Unis semble plus juteux pour les actionnaires que l'implantation historique en France. Le climat est d'ailleurs très favorable aux actionnaires de l'entreprise aux Etats-Unis (Youngstone): les salariés y ont interdiction de créer un syndicat sur le site ...
Quand le président du directoire de Vallourec prétend « surcapacité de production » en Europe il faut entendre délocalisation. C’est en effet après avoir lourdement investi au Brésil et aux Etats-Unis que Vallourec déclare vouloir rentabiliser ses investissements. Comprenons : l'entreprise Vallourec investit dans de nouvelles usines sur le continent américain en sachant pertinemment qu’elle sera en surproduction en Europe … et décide de licencier en France et en Allemagne.
Cette surcapacité de production est en réalité organisée pour justifier des suppressions d'emploi en Europe de l'Ouest pour le plus grand bénéfice des actionnaires ! L’État a engagé 4,5 millions d’aides publiques cette année, 3 millions l’an dernier. Les cadeaux fiscaux et sociaux n’ont jamais été aussi importants. Pourtant l'emploi industriel continue de fondre. Les multinationales et les banques bradent l'emploi et le secteur industriel. Le problème n'est donc ni la fiscalité ni les cotisations sociales mais l'appétit des actionnaires ! Ce ne sont pas les salariés qu'il faut licencier. C'est le système qu'il faut changer.
A cela il faut ajouter les difficultés liées à la concurrence venue de Chine et d'Europe de l'Est. Le dumping social est le talon d'Achille de l'industrie française mais les gouvernements successifs n’ont rien fait pour s'y opposer. Pour Vallourec, E. Macron a promis une "mobilisation d'urgence" de l'Etat français et préconisé la fermeté de l'Union européenne pour protéger un secteur "en grande difficulté"… Mais avec ce gouvernement on connaît la rengaine. Petroplus, le secteur pétrolier, Goodyear, les papeteries de Chapelle Darblay : on attend toujours. De surcroit, l’UE qui clame toujours que « modernité » rime avec « concurrence libre et non faussée » n’est pas prête à intervenir sur ces questions industrielles. Il faudrait donc que le gouvernement prenne des décisions contraires aux règles européennes. Or il participe à toutes les décisions européennes et se précipite pour les mettre en oeuvre. Seules de puissantes luttes peuvent le contraindre à discuter des propositions des salariés.
Enfin, Vallourec est victime pour partie de la disparition progressive des raffineries de pétrole en France, disparition qu’ont laissé faire – pour le moins - les gouvernements successifs en France.
ACTION COMMUNISTE Haute-Normandie
Le 16 janvier 2016
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