"La demande d'union nationale et la logique du rassemblement aux régionales soulignent le désir des Français de dépasser la culture de l'affrontement gauche-droite..." C'est Le Figaro qui fait la leçon mais avec quel scénario ? par Jean LEVY

Lequel des trois sera le candidat choisit par le patronat ?

La tripolarisation avérée de la vie politique française entre de plus en plus en contradiction avec les contraintes institutionnelles de la Ve République: l'élection du président de la République à l'issue d'un second tour où ne peuvent que s'affronter deux candidats, le scrutin majoritaire à deux tours usité pour l'élection présidentielle et les élections législatives, la bipolarisation de la vie politique autour de deux grandes formations politiques et le fait majoritaire qui soumet irrésistiblement le pouvoir législatif au pouvoir exécutif.

La question politique majeure devient celle d'institutions qui ne parviennent pas à faire «rentrer trois dans deux». Les symptômes de cette difficulté sont nombreux: une des trois grandes forces sera exclue du second tour.

"canempechepasnicolas":

La grande bourgeoisie a fait ses comptes : puisqu'il n'y a plus de différence entre le PS et la droite et que la règle constitutionnelle

conduit à éliminer l'un des trois candidats arrivés en tête au premier tour, autant s'entendre pour désigner celui qui sera le porte-parole de l'oligarchie financière demain à la tête de l'Etat.

Nicolas Sarkozy ne semble plus en mesure de jouer à nouveau ce rôle. Par contre, Alain Juppé transformé en "homme neuf" fait la Une des magazines. Malgré sa "modération distinguée", il peut s'imposer "droit dans ses bottes" autant à droite qu'au centre et au PS. Mieux que Nicolas. Encore qu'après des consignes de vote de ce parti pour Estrosi aux Régionales,  tout est possible...

Mais, si dans les salles de marchés des multinationales, on considérait que François Hollande, au fond, a "fait du bon boulot" et que son maintien à l'Elysée est souhaitable, le Président actuel pourrait faire l'affaire. Malgré son impopularité et le rejet massif qu'il suscite dans l'opinion, qui semblent interdire ce scénario, il est une stratégie imparable pour que celui-ci réussisse : il suffit de faire en sorte que la droite se divise au premier tour en présentant deux candidats qui se feraient une guéguerre, et face à Marine Le Pen, désignée unanimement comme le diable par l'ensemble du spectre politique, François Hollande aurait toutes les chances de se succéder à lui-même...

Est-ce si déraisonnable d'y songer ?

A moins, que d'ici là, le peuple joue le trouble fête...