Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Une partie des manifestants hier devant l'abattoir deux-sévrien de Cooperl. - (Photo NR, Jean-André Boutier)

Une partie des manifestants hier devant l'abattoir deux-sévrien de Cooperl. - (Photo NR, Jean-André Boutier)

La Nouvelle République

 

Des salariés de l’abattoir Cooperl de Sainte-Eanne ont entamé une grève jeudi qui se poursuit ce vendredi. Ils rejoignent ainsi le mouvement social qui affecte leur groupe depuis le 25 février.

Une petite centaine de salariés, 80 au moins sur les 500 que compte l'entreprise, ont entamé un mouvement de grève, très tôt jeudi matin, vers 4 h à l'abattoir Cooperl de Sainte-Eanne, près de Saint-Maixent. Une action qui sera reconduite ce vendredi, comme il en a été décidé hier (à 95 %) à l'issue de l'assemblée des salariés.

Salaires, conditions de travail et perte d'acquis

Ce mouvement social s'inscrit dans un contexte plus global de tensions au sein du groupe Cooperl Arc Atlantique auquel appartient le site deux-sévrien. Groupe considéré comme le numéro un en France dans la transformation porcine qui compte 5.000 salariés. C'est au siège breton du groupe, à Lamballe, que le mouvement social a débuté il y a une semaine, le 25 février, alors que se tenaient les négociations annuelles obligatoires (NAO).

L'action y a pris de l'ampleur de jour en jour au point que ce vendredi, l'activité devrait y être complètement paralysée sur le site des Côtes d'Armor, le plus important du groupe. « 100 % des salariés seront en grève ce vendredi, ils ont décidé de faire une opération usine morte », indiquait hier Vanessa Couturier, secrétaire général de l'UD CGT des Deux-Sèvres.
 

Le groupe compte quatre sites d'abattage en France. Après celui de Lamballe, celui de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) a rejoint le mouvement, suivi donc depuis hier par le site deux-sévrien de Sainte-Eanne. « C'est d'abord l'esprit de solidarité qui a déclenché le mouvement », indique Vanessa Couturier, qui devait retourner dès 3 h sur place ce matin. « Ils ont conscience de tous faire partie d'une même entreprise et qu'ils doivent se mobiliser ensemble s'ils veulent se faire entendre. » 
 

Au cœur des crispations, le gel des salaires avancé par la direction générale lors des NAO. Auquel s'ajoutent la dénonciation des conditions de travail et la crainte de perte d'acquis sur le site deux-sévrien. Autant de points sur lesquels il n'a pas été possible d'entendre la voix de la direction qui a refusé de répondre à nos sollicitations.
 

« Très préoccupé » par la situation du « premier employeur de la commune », le maire de Sainte-Eanne, Patrice Auzuret, entend se rendre sur place dès que possible.

Ouest-France, toute l’actualité locale et internationale

A Lamballe : 
« Nous, salariés Cooperl en grève, nous allons tenir ! »

Devant la mairie, les salariés ont voté pour la reconduction de la grève, ce vendredi.

Les salariés entament leur 7e jour de grève. Un mouvement inédit à la Cooperl. Ils sont déterminés à ne pas fléchir devant une direction qui campe sur ses positions.

9 h, jeudi. Une centaine de salariés de la Cooperl sont déjà réunis dans la salle municipale de Maroué. Chacun commente la vidéo postée sur Youtube intitulée « Lettre ouverte des salariés Cooperl à M. Commault ». Elle raconte la situation et les conditions de travail des salariés. Extraits : « Nous ne demandons pas d’augmentations de salaires, mais juste garder nos acquis… Venez passer une semaine sur la chaîne… Soyez humain… On en a assez de payer pour vous… »
 

Un mouvement inédit

Les salariés ont entamé leur 6e jour de grève. « C’est du jamais vu. Mais on continue. On veut du dialogue avec la direction », martèlent-ils. « Cette grève, c’est un mouvement inédit à la Cooperl ».
 

 
 
 

Les chauffeurs sont là : bétaillère, frigo régional, national. Le lavage a débrayé aussi. « La Direction des services vétérinaires (DSV) est venue constater dans la nuit, raconte des grévistes. Si dans la nuit de jeudi à vendredi, le lavage n’est pas fait. Il n’y aura pas de démarrage de la chaîne. »

Un salarié gréviste s’interroge : « Le directeur général nous reproche de donner une mauvaise image de l’entreprise. Mais qui donne la mauvaise image ? Ce ne serait pas lui en refusant le dialogue ? »

10 h 15. Les salariés réunis devant la mairie de Lamballe, partent défiler sur le marché pour se faire entendre. « Tous ensemble ! » ou « On est à notre 6e jour de grève Messieurs Dames. Et on va tenir ! » ou encore « Travailler plus, pour gagner moins, c’est non ! La guerre est déclarée. »

 

 

Tag(s) : #Lutte de classes
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :