Gyulchekhra Bobokulova, la nounou soupçonnée d’avoir assassiné la petite fille dont elle avait la garde, au tribunal à Moscou, le 2 mars 2016.
AFP / VASILY MAXIMOV
Les chaînes publiques russes ont passé sous silence l’assassinat d’une fillette par sa nounou originaire d’Asie centrale, révélant la grande crainte des autorités de ne pas maîtriser d’éventuels débordements xénophobes, estime le quotidien en ligne Gazeta.ru.
Un fait divers glaçant qui s’est produit le 29 février à Moscou fait polémique en Russie. Ce jour-là, une femme brandissant la tête d’une enfant décapitée a été arrêtée par les forces de l’ordre près d’une bouche de métro dans le nord-ouest de la capitale. Originaire d’Ouzbékistan, une république à majorité musulmane, Goultchekhra Bobokoulova, âgée de 38 ans, menaçait de se faire exploser, en criant “Allah Akbar”. Employée comme nounou, elle avait assassiné ce matin-là la fillette qu’elle gardait, puis quitté l’appartement en y mettant le feu. Les journaux ont aussitôt relayé l’information, et une vidéo de la scène a circulé sur les réseaux sociaux.
Or “les chaînes fédérales (…) ont passé sous silence l’assassinat de l’enfant. Pas un seul sujet dans les journaux télévisés du soir n’a été consacré à ce terrible événement”, rapporte le quotidien en ligneGazeta.ru. Le lendemain, le porte-parole du président russe a approuvé ce“choix éthique des journalistes”, tout en assurant que les journalistes avaient pris cette décision sans l’intervention du Kremlin.