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Le débat avant le Congrès confédéral de Marseille : pour la CGT, être réformiste c'est incompatible avec être de classe!‏

Statuts de la CGT

Article 1

La Confédération Générale du Travail est ouverte à tous les salariés, femmes et hommes, actifs, privés d’emploi et retraités, quels que soient leurs statuts social et professionnel, leur nationalité, leurs opinions politiques, philosophiques et religieuses.

Son but est de défendre avec eux leurs droits et intérêts professionnels, moraux et matériels, sociaux et économiques, individuels et collectifs.

Prenant en compte l’antagonisme fondamental et les conflits d’intérêts entre salariés et patronat, entre besoins et profits, elle combat l’exploitation capitaliste et toutes les formes d’exploitation du salariat.  

C’est ce qui fonde son caractère de masse et de classe.

 

La CGT continue de se réclamer du syndicalisme de classe et de masse.

Cela statutairement.

Pourtant cela n'empêche pas Philippe Martinez de considérer que le syndicalisme est par essence réformiste!

C'est ainsi que dimanche dernier dans "Le grand jury" sur RTL-LCI aux questions des journalistes de la station ( Elisabeth Martichoux et Guillaume Roquette) qui opposent une CFDT qui serait la seule utile aux travailleurs à la CGT campant dans l'opposition aux réformes il répond :

"C'est une présentation fausse des choses; le syndicalisme est par principe réformiste; on est pour des réformes sociales; en 1936 quand il y a eu les congés payés c'était une réforme"

Et il ajoute

"Je m'explique sur la notion de réforme.

Une réforme sociale c'est pour améliorer le sort des salariés...

Toutes les réformes qui ont été d'ailleurs portées par la CGT.

des réformes c'est un mieux pour les salariés.

La notion de réformiste non-réformiste c'est une fausse notion"

 

En disant cela P. M oublie l'histoire du mouvement syndical et gomme les réalités essentielles de l'heure comme les orientations dont la CGT continue de manière contradictoire à se réclamer :

  • depuis longtemps si ce n'est aux origines du syndicalisme deux courants essentiels s'affrontent : un courant réformistevisant à corriger à la marge le capitalisme, à l'accompagner ET un courant révolutionnaire partisan des luttes quotidiennes de défense des salariés MAIS ayant pour objectif la suppression du salariat et de l'exploitation capitaliste.
     
  • dans la crise actuelle du capitalisme, dans l'insertion de l'Union européenne les classes dirigeantes n'ont aucune réforme véritablement sociale à offrir mais seulement une remise en cause générale de TOUS les conquis des travailleurs en particulier depuis la Libération. On a pu le constater en grand avec le traitement ignoble infligé au peuple grec.
    Comme avec l'acharnement de l'oligarchie de droite et de "gauche" à détricoter les avancées du programme du Conseil National de la Résistance" depuis plus de 30 ans!
    Et c'est ligotter les travailleurs que de continuer à entretenir l'illusion d'une Europe sociale possible dans le cadre des traités actuels ou de laisser croire que de nouveaux conquis sont possibles dans le cadre de "négociations" ou de "concertations sociales" entre"partenaires sociaux".


     
  • c'est par ailleurs ne pas respecter les orientations réaffirmées de la CGT que de la qualifier de réformiste en cantonnant son rôle à l'obtention de réformes sociales alors que dans la tradition séculaire de l'organisation la CGT s'est toujours réclamé de la double tâche du mouvement ouvrier : défense acharnée au quotidien des revendications ET participation à la transformation de la société dans une perspective anti-capitaliste et de subversion de l'ordre social d'exploitation existant.

C'est ainsi que le préambule des statuts actuels affirme :

"Le syndicalisme est né de la double volonté des salariés de défendre leurs intérêts immédiats et de participer à la transformation de la société".

La CFDT a donc choisi son camp et il ne s'agit pas de simples différences qui pourraient être surmontées par un peu de bonne volonté.

Le "syndicalisme rassemblé", syndicalisme de sommet rappelons le, est à cet égard une impasse totale!

C'est de trahison des intérêts des travailleurs qu'il s'agit.

Pour réellement retrouver sa tradition historique, au lieu de reculer devant les accusations de la droite et du MEDEF l'accusant de conservatisme, la CGT doit revendiquer haut et fort son intransigeance dans la défense immédiate des intérêts des salariés, des précaires, des sans emploi, de la jeunesse, des femmes ... ET sa perspective de changer réellement en profondeur la société capitaliste porteuse d'exploitation, de misère, d'humiliations ... et de guerre.

C'est ainsi que la CGT sera réellement utile aux travailleurs.

Des bases de plus en plus nombreuses de la CGT sont de fait sur ces orientations comme en attestent les initiatives très nombreuses qui la placent à la tête des luttes actuelles.

Et c'est au 51e congrès de sortir des ambiguités et des renoncements qui dans les années 90 ont conduit des dirigeants à retirer des statuts l'objectif de "la collectivisation des grands moyens de production et d'échange".
Tous donc dans la lutte pour le retrait de la loi scélérate du travail et pour un congrès de la CGT qui revienne aux exigences révolutionnaires qui ont donné à la "grande dame" son prestige en France et dans le monde!

Tag(s) : #Lutte de classes
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