Grâce au zélé gouvernement Hollande-Valls, comme dans la plupart des autres pays de l’Union européenne, la ratification de l’accord UE-Ukraine (*)s’est faite en catimini. Moins de trois heures de débat à l’Assemblée et au Sénat. Aucun écho médiatique et silence des parlementaires. Cela pour cacher les lourdes implications politiques et économiques de cet accord. Aux Pays Bas, les citoyens ont arraché l’organisation d’un référendum.
Pour le grand patronat des pays de l’UE, l’Ukraine va devenir un nouvel Eden pour les délocalisations. La main d’œuvre y est encore « meilleur marché » que dans les pays de l’est membres de l’UE. Les droits sociaux, ou ce qu’il en reste, vont être tirés vers le bas. Les répercussions sont très négatives aussi pour le peuple ukrainien : le libre échange entre l’UE et l’Ukraine met automatiquement fin au libre échange entre l’Ukraine et la Russie (la Russie rentrerait sinon dans la même zone que l’UE). Or l’économie et en particulier ce qui reste de l’industrie en Ukraine est historiquement complémentaire de celle de la Russie. Concurrencée directement et « librement » par l’UE, elle va péricliter rapidement et entraîner chômage et pauvreté.
Enfin, l’accord d’association avec l’Ukraine risque d’introduire en Europe l’une des dispositions les plus dangereuses du traité de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis (TAFTA) : la possibilité pour les multinationales d’attaquer les Etats devant un tribunal arbitral international. Une fois de plus, le gouvernement « socialiste » n’a pas hésité à porter atteinte à la souveraineté de la France.
C’est donc pour empêcher son gouvernement de ratifier cet accord que peuple néerlandais a obtenu la tenue d’un référendum. 428 000 signatures ont été rassemblées lors d’une campagne « citoyenne », bien plus que les 300 000 requises par la Constitution. Le résultat sera considéré comme valide si la participation dépasse 30%. Certes le référendum sur l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine est non contraignant mais si le non l’emporte le gouvernement néerlandais sera en difficulté puisqu’il devra choisir : soit se soumettre à la volonté populaire (nombre de partis font campagne pour le NON) ou passer outre. Rappelons qu’en 2005, le peuple néerlandais avait, quelques jours après le peuple français, voté NON au projet de « constitution européenne ». Depuis, aux Pays Bas comme en France, le rejet populaire de l’UE n’a fait que s’amplifier. Le 6 avril prochain, les Néerlandais pourront à nouveau l’exprimer dans les urnes.
(*)En 2013, c’est le refus de l’accord avec L’UE, par le gouvernement légal de l’Ukraine, qui a déclenché la crise, le coup d’Etat et la guerre avec l’ingérence de l’Otan et de l’UE. S’en est suivi le soutien de l’UE au pouvoir putschiste du président Porochenko qui sombre dans la faillite, la corruption et la bienveillance à l’égard des groupes néonazis.