Les équipes de Guillaume Pepy ne sont plus sûres de rien. Il y a dix jours, elles prévoyaient une grève "carrée". Les quatre syndicats qui appellent à l'arrêt du travail mercredi représentent 70% des salariés du groupe ferroviaire. Leur mouvement commence le mardi à 19 heures pour se terminer le jeudi à 10 heures. La SNCF pouvait établir un plan de trafic assez précis pour anticiper cette journée noire.
Mobiliser avant la publication du décret
La feuille de route qu'elle diffusera demain après-midi va être plus compliquée à définir. Le mouvement social contre le projet de réforme du Code du travail porté par Myriam El Khomri, prévu lui aussi mercredi, est venu se greffer sur le mot d'ordre ferroviaire. Le nombre des cheminots grévistes devrait dépasser largement les premières estimations. "Ce sera un mouvement de grande ampleur", assuraient les représentants syndicaux à l'issue d'une rencontre avec la direction, le 2 mars.
Côté cheminots, on entend se mobiliser avant la publication du décret qui doit définir "les conditions d'utilisation des personnels du ferroviaire". Ce nouveau cadre, qui fixe la durée du temps de travail, est censé répondre à l'ouverture du rail français à la concurrence et promet une révision du statut des cheminots. Elle concerne la SNCF, les rares acteurs du fret ferroviaire et Thello, la petite compagnie opérant entre la France et l'Italie. Alain Vidalies, secrétaire d'État chargé des Transports, peaufine encore sa copie, qu'il a promis de rendre pour le 15 mars. Le sujet est sensible et doit passer par le Conseil d'État pour validation.
Négocier les salaires
Pour les cheminots de la SNCF et les salariés de la RATP, les revendications sont aussi salariales. Pour la Régie parisienne, le mouvement tombe le jour de la date prévue pour le démarrage des négociations sur les salaires. Une occasion trop belle de mettre la pression sur la direction.