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Tout sourire avec la patronne du FMI

Tout sourire avec la patronne du FMI

Et c'est ce politicien grec envers qui le PCF se pâma...

 

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InROCKs

A lire sur theguardian.com

 

‘’Le premier mot allemand que j’ai appris était Siemens’’. Dans la tribune publiée dans le quotidien britannique The Guardian sur l’intérêt de ‘’sauver l’Union Européenne’’ Yanis Varoufakis commence par raconter son enfance dans la Grèce des années 60. Malgré son expérience saturée de désillusions au sein de l’Union Européenne, l’ex-ministre des finances de Tsipras préconise le ‘’No’’ pour le Brexit et incite les européens à préserver leur Union.

Le dirigeant raconte avoir grandi à Athènes, entouré de deux modèles contradictoires, son père et son oncle, le premier de gauche ayant séjourné dans un camps de concentration pour ses idées politiques, et le second, un néo libéral pragmatique, prêt aux compromis pour la démocratie.

Dans l’histoire de Varoufakis, un troisième personnage s’impose comme un protagoniste : l’Allemagne de Willy Brandt. ‘’L’Allemagne était dans mon imagination un cher ami, un pays de démocrates qui (…) faisait tout ce qui était humainement possible pour aider les grecs à se débarrasser de leur abominable dictature.’’ Varoufakis raconte une Grèce qui s’écroule en avril 1967 ‘’sous un épaix et sombre nuage de néo fascisme’’ et l’espoir que représente l’Allemagne à ce moment là.

Ses anecdotes biographiques deviennent de véritables allégories, entre cet oncle qui accepte ‘’des mesures raisonnables’’ au nom de la démocratie, et son père effrayé par ces mesures un peu trop autoritaires. L’ex-ministre des finances évoque aussi sobrement l’obsession tacite de son oncle pour la “kyriarchia”, la souveraineté. Un épisode éloquent quant à l’expérience et les convictions du fidèle de Tsipras.

L’ironie et l’humour qui teintent l’article de Varoufakis adoucissent le sérieux du propos et le rendent digeste, agréable et concernant. Un plaidoyer accessible, même pour celui pour qui estime l’Europe trop compliquée, trop technocrate, trop lointaine. L’économiste grec explique avec des mots simples la complexité de la situation grecque et les difficultés qu’elle affronte.

L’envie de partir, le besoin de rester

Yanis Varoufakis revient également sur les pressions de l’Union Européenne et le mépris dont il a été victime. De simples anecdotes permettent de comprendre le fonctionnement de l’Union Européenne et la teneur des relations entre les Etats membres. De ses entretiens avec les grands de l’UE, celui avec Jeroen Dijsselbloem, le ministre hollandais des finances et président de l’Eurogroupe ainsi que celui avec ‘’le légendaire Dr Wolfgang Schäuble’’ sont les plus éloquents. En 2015, à l’époque de sa fonction de ministre, Varoufakis se heurte au mépris des autres Etats membres, qui lui rétorquent qu’il doit ‘’comprendre qu’aucun pays n’est souverain aujourd’hui. Et surtout pas un petit pays insolvable comme le sien.’’

Mais si Yanis Varoufakis reproche à l’UE son absence indiscutable de démocratie, notamment à travers certains corps comme le Conseil et l’Eurogroupe, il ne cesse d’affirmer son soutien à l’institution supranationale.

‘’Est ce que les Grecs et les Britanniques devraient se soucier de la désintégration d’une Europe exaspérante ? Oui évidemment. Et nous devons vraiment nous en soucier parce que la désintégration de cette alliance exaspérante créera un vortex qui nous consumera tous – une réplique postmoderne des années 30.’’

L’économiste avertit sur les dangers d’une histoire qui se répète et sur ce que ‘’les européens n’ont pas réussi à gérer dans les années 30’’. Pour cela, il encourage ‘’une montée démocratique en Europe’’ qui puisse se fonder sur ‘’une identité européenne commune’’, ‘’une souveraineté européenne authentique’’, et ‘’un rempart international contre la double soumission à Bruxelles et à la réaction hyper-nationaliste.’’

Yanis Varoufakis anticipe les questions et répond à celle de l’utopisme. Selon lui, ses convictions sont peut-être utopiques mais au moins autant que celles qui consistent à penser l’Europe actuelle comme capable de survivre à ‘’son hubris anti-démocratique’’. Et démonte, pour conclure, l’idée selon laquelle ‘’les démocraties britanniques et grecques peuvent se ranimer grâce à Etat nation à qui pourtant la souveraineté ne sera jamais redonnée dans un contexte de marché contrôlé par Bruxelles.’’

Tag(s) : #Europe
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