UN PROCES QUI VISE
L'ENSEMBLE DU MONDE DU TRAVAIL
EN PLEINE COLERE SOCIALE
Dernière minute :
Seize salariés d'Air France ont été convoqués devant le tribunal correctionnel de Bobigny ce vendredi, après l'affaire de la chemise arrachée du DRH du groupe. Leur procès est renvoyé à la rentrée
Retour sur ce lundi 5 octobre 2015..
(Rappel tiré d'une relation de francetvinfo)
La journée s'annonce tendue chez Air France, ce lundi 5 octobre 2015. Des centaines de salariés manifestent leur colère sous les fenêtres du siège social, à Roissy, où se tient le comité central d'entreprise (CCE) prévoyant la suppression de 2 900 postes. Ils parviennent à pénétrer dans le bâtiment. Une heure plus tard, le DRH de la compagnie aérienne, Xavier Broseta, torse nu et chemise en lambeaux, fuit une foule en colère en escaladant le grillage. Le cliché fera le tour du monde.
Sept mois après,
Cinq salariés, dont un représentant du personnel, sont jugés devant le tribunal correctionnel de Bobigny, vendredi 27 mai, pour "violences en réunion" sur deux cadres d'Air France, un vigile et quatre gardes du corps. Ils encourent jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. Onze autres, accusés d'avoir forcé le portail d'entrée, sont convoqués pour "dégradations en réunion". Retour sur la matinée houleuse du 5 octobre, au plus près de ce qu'on sait du déroulé des évènements.
Epilogue ?
Le 12 octobre, sur la base d'images de vidéosurveillance, cinq salariés sont placés en garde à vue pour "violences" commises contre les cadres dirigeants et les vigiles une semaine plus tôt.
Quatre d'entre eux sont licenciés en décembre. Jugeant les preuves insuffisantes, l'Inspection du travail refuse, le 21 janvier, le licenciement du cinquième salarié, un représentant syndical CGT. La procédure de licenciement est toujours en cours. Le ministère du Travail décidera le 3 juin s'il approuve ou non le refus de licenciement notifié par l'Inspection du travail.
"canempechepasnicolas"
Mais ce procès intervient alors que la colère sociale s'amplifie en France. Cette colère s'exprime contre la violence patronale et la volonté du gouvernement PS de légaliser celle-ci en la généralisant par la loi dite Travail.
Le tribunal de Bobigny rendra son verdict avec pour témoins l'ensemble des salariés de France.
L'instance de justice se fera-t-il l'auxiliaire du patronat et du pouvoir politique ?
Dans le climat de confrontation généralisée dans lequel se trouve la France, les juges portent une responsabilité sociale considérable.
En auront-ils conscience ?
Jean LEVY