Blog de Jacques Sapir sur la Russie et l'Europe
L’Union européenne et l’Euro ont joué un rôle majeur, que l’on peut qualifier de décisif, dans les transformations que connaît la société française. Et ces transformations sont au cœur du mouvement social contre la loi El Khomri. Elles donnent à ce mouvement une dynamique de reconquête de la souveraineté, de mouvement qui, à travers la loi El Khomri, combat le cadre disciplinaire et anti-démocratique mis en place par l’Union européenne et l’Euro
Un peu d’histoire
Le rôle de l’Union européenne est ici décisif et logique. Cette institution se veut une forme « sui generis » qui veut progressivement remplacer les Etats souverains[1]. De ce point de vue, la position de l’actuel Président de la Commission, M. Jean-Claude Juncker, affirmant qu’il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités est parfaitement logique[2]. Mais, le rôle de l’Euro doit être expliqué. L’Euro n’est pas un instrument financier, une monnaie. Il est aussi, et peut-être même surtout, un instrument pour discipliner les classes politiques, mais aussi les peuples. Ce qui est d’ailleurs explicitement dit pour les pays de l’Union Economique et Monétaire. Ceci fut prévu dans le traité de Maastricht (1992).
Il s’agit donc de les contraindre à accepter les règles de la financiarisation et du capital. Mais, pour qu’il en soit ainsi, l’Euro ne peut s’accommoder ni des principes de la démocratie et de l’Etat social qui régissent la France depuis 1946, comme en témoigne le préambule de notre Constitution, ni des formes habituelles de la gestion publique. De ce point de vue, la combinaison du rôle de l’UE et de l’Euro a joué un rôle déterminant dans la transformation des formes de la gestion publique. Nous en avons un nouvel exemple avec la loi El Khomri, et ceci a été remarqué par Coralie Delaume.
Le rôle normatif de l’Union européenne
Cette transformation se caractérise par un ensemble de textes réglementaire et législatif réorganisant...
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http://russeurope.hypotheses.org/4990
Et un article de Jean LEVY
sur "la grande absente" des manif's
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http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2016/04/la-grande-absente-des-manif-s-par-jean-levy.html
Et la prise de position
de la Commission européenne :
Rappel de l'analyse de la Commission européenne le 18 mai dernier :
" Les réformes menées récemment n’ont donné aux employeurs que peu de possibilités pour déroger aux accords de branche. Cela concerne tous les aspects des conditions d’emploi, notamment les salaires, le temps de travail et les conditions de travail, et limite la capacité des entreprises à moduler leurs effectifs en fonction de leurs besoins.
À l’heure actuelle, les branches professionnelles peuvent empêcher les entreprises de déterminer, au cas par cas et après négociations avec les partenaires sociaux, les conditions de dérogation aux accords de branche en matière de temps de travail.
Les dérogations aux accords de branche et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d’emploi, par l’intermédiaire d’accords d’entreprise, pourraient être facilitées, en concertation avec les partenaires sociaux »
Commission Européenne – 18 mai 2016"