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Grève à Varsovie
Grève au restaurant Krowarzywa de Varsovie :
Appel à la solidarité

Syndicat OZZIP, 26 juin 2016 :

Le lundi 20 juin, une grève a éclaté chez Krowarzywa, un restaurant populaire de Varsovie qui sert des burgers vegans. C’est l’aboutissement du conflit qui oppose les employé-e-s et les employeurs ces derniers mois. Ce conflit résulte des changements récemment opérés au sein de l’entreprise en parallèle à son développement. Les propriétaires ont récemment ouvert deux nouveaux restaurants et le troisième a été déplacé vers un local plus grand. Néanmoins, le succès de l’entreprise ne s’est pas traduit par de meilleures conditions de travail.

C’est même le contraire : les employé-e-s ont une charge de travail plus lourde tandis que les contraintes et les salaires sont restés identiques. Les propriétaires ont lancé un message clair au personnel : plus aucune décision ne ferait l’objet d’une consultation préalable. Mettre en place la vidéo-surveillance sans le consentement, et même sans en avoir informé les employé-e-s, voici un exemple de cette nouvelle approche de la gestion des « ressources humaines ».

Cet événement, ainsi que la peur d’être licencié, ont déclenché la constitution d’une section du syndicat « Initiative Ouvrière » le dimanche 19 juin. Le premier syndiqué a été licencié le même jour (même si son licenciement n’était pas officiellement lié à son appartenance syndicale, on le voit comme un signe avant-coureur d’autres licenciements dans un futur proche ; qui plus est, le licenciement s’est fait sans notification écrite et sans raison claire).

Le lendemain, les employé-e-s ont informé les patrons de la constitution du syndicat et ont remis la liste de leurs revendications. Outre la réintégration de leur collègue, ils exigeaient : la modification de la manière dont était calculé leur salaire (un taux horaire fixe en lieu et place d’un pourcentage des ventes), des contrats de travail garantis pour ceux qui sont employés de manière officieuse et via les « thrash agreements » (civic contracts) et la reconnaissance du syndicat.

Les employeurs ont répondu par le lockout mais les employé-e-s ont refusé de quitter les locaux et ont commencé à les occuper. Quelques dizaines de personne se sont rassemblées devant le restaurant pour exprimer leur soutien aux grévistes. L’affaire a également attiré les médias dominants qui ont lancé un débat sur les conditions de travail dans la restauration. Face aux pressions extérieures, les propriétaires ont accepté de négocier. Au même moment, les travailleurs de l’autre restaurant appartenant aux mêmes patrons ont cessé le travail. Les négociations ont duré deux jours mais ont malheureusement fait un fiasco.

Les employeurs ont refusé de réintégrer le travailleur licencié, soit la revendication essentielle des grévistes. En même temps, ils ont essayé de diviser et de mettre la pression sur les personnes travaillant dans les différents restaurants. Lors du troisième jour de la mobilisation, les employé-e-s de l’autre restaurant Krowarzywa à Varsovie ont repris le travail et ont rendu public une lettre dans laquelle ils se désolidarisent des grévistes et affirment leur loyauté envers les propriétaires.

En réponse, 60 à 70 personnes étaient présentes sur un piquet de grève devant ce restaurant et scandaient des slogans comme : « La Solidarité est notre arme », « Non à l’exploitation », « les droits des travailleurs – nos droits », « non à la violation des droits des travailleurs », « notre lutte est une cause juste ».

La grève et le piquet ont été utilisés par les propriétaires pour lancer une campagne massive de diffamation des syndicalistes sur les réseaux sociaux, divisant les activistes de la cause animale dans tout Varsovie. Des interrogations ont été émises concernant le « caractère approprié » des formes de lutte choisies et elles ont provoqué des réponses diverses.

Malgré une situation difficile, les employé-e-s n’abandonnent pas et continuent leur lutte. Leur lutte est d’une importance capitale pour l’ensemble de la restauration en Pologne où l’exploitation est un phénomène répandu. Nous appelons à la solidarité avec les grévistes et à la diffusion de l’information concernant le mouvement. Nous adressons plus particulièrement cet appel à tous les syndicats implantés dans la restauration, qui connaissent les conditions de travail difficiles et précaires dans ce secteur.

 

Tag(s) : #Europe lutte de classes
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