Une politique du pouvoir : la version des normes
Au lendemain de l'attentat de Nice, le pouvoir PS a tenté d'abord d'expliquer, par la soudaineté de l'acte, l'impossibilité de le prévoir et de l'anticiper.
Première version : l'auteur est un petit délinquant franco-tunisien violent, peu impliqué dans la religion, donc indétectable par les services de sécurité.
Ce qui explique qu'il ne soit pas "fiché" S.
Deuxième version : l'acte a été préparé : le camion loué, des repérages opérés. Donc, ce n'est plus "un coup de folie" accompli par un esprit dérangé.
Troisième version : l'auteur du carnage s'est converti à l'islam radical en un temps extrêmement court, ce qui explique son non repérage par les "services".
Quatrième version : le camionneur préparait son coup depuis des semaines...Ce qui prouve la maturation de l'attentat, revendiqué par EI, plus de deux jours après celui-ci. Et la découverte d'éventuels complices mis en examen...
Ces récits successifs visent, à chaque moment de l'enquête, à prouver à l'opinion publique qu'il n'y a pas eu carence de l'Etat face à un acte isolé d'un individu isolé et ensuite, qu'il s'agit bien d'un attentat terroriste justifiant la prolongation de l'état de siège de six mois.
S'ajoute à ces versions successives sur la personnalité du tueur, la polémique déclenchée entre le gouvernement et les Républicains sur les mesures policières préventives mises en oeuvre par les autorités de l'Etat et celles, locales, de la municipalité. Ces dernières visent le préfet et le ministre de l'Intérieur, qui n'auraient prévu de dispositif policier conséquent et donc suffisant, pour empêcher l'attentat au niveau de l'accès à la Promenade des Anglais.Et Bernard Cazeneuve de répliquer à cet assertion, qu'une dizaine d'agents de la police nationale formait bien le barrage prévu conjointement.
Sans intervenir dans cette querelle de chiffres opposant Christian Estrosi, le président de la région PACA et adjoint au maire de Nice aux allégations ministérielles, signalons les huées des supporters de ce dernier à l'encontre du ministre PS de l'Intérieur, alors que le parti de celui-ci avait appelé les électeurs socialistes à élire le président Républicain à la tête de la région...
Notons simplement qu'en matière de "sécurité", Bernard Cazeneuve est moins chiche d'effectifs quand il s'agit "d'encadrer" les manifestations syndicales, d'en interdire l'accès à nombre de ses participants par des cohortes de CRS et de gendarmes sur pied de guerre...
Mais peut être le gouvernement considère que l'action revendicative relève d'un terrorisme plus dangereux que l'Etat Islamique ...