LE COMMENTAIRE DE JEAN LEVY
En France, depuis des décennies, la classe dominante - l'oligarchie financière - brade l'histoire de France. Celle-ci n'est plus enseignée dans les écoles de la République. Les multinationales stigmatisent les frontières, jugées comme un obstacle à la libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes, réduits au rôle de main d'œuvre...De là, les gouvernements à la botte du capital estiment en conséquence que l'idée de nation est dépassée et donc qu'apprendre l'histoire de la nation est un anachronisme dangereux en opposition à l'idée même de construction européenne. Celle-ci substitue aux Etats indépendants un espace de libre concurrence administré centralement - l'Union européenne - en vue d'imposer aux différents peuples une politique commune dictée par le capital concentré.
D'où, plus d'histoire chronologique de l'évolution de la société française. En substitution, une diversité de thèmes éclectiques, sans rapport avec le temps et l'espace, qui fragmente la connaissance de l'évolution politique, économique et culturelle de notre peuple. Avec une perte de repaires pourtant fondamentaux dans la compréhension de l'enchaînement des faits historiques.
Cet enseignement, qui veut se parer de couleurs "progressistes" fait la part belle aux séquences noires de notre histoire : l'esclavage, le colonialisme, la guerre de 14-18, celle-ci dénoncée comme une boucherie divisant le "peuple européen" ...Mais ces critiques mettent en cause la France et son peuple, comme si ces crimes n'avaient pas pour origine la cupidité d'une classe aristocratique, puis bourgeoise, avide de profits et de dividendes !
Cette mainmise sur l'histoire par la classe qui nous gouverne est dénoncée justement par des universitaires et hommes politiques qui prône le retour à un enseignement plus conforme aux méthodes pédagogiques du passé.
Un ouvrage vient de paraître, qui exprime cette volonté :
"LE NOUVEAU MANUEL D'HISTOIRE", de Dimitri Casali,
préface de Jean-Pierre Chevènement
aux éditions de la Martinière
pour les classes de cinquième, de quatrième et de troisième.
On peut saluer, dans ce manuel, le retour à l'enseignement chronologique de l'histoire, seule pédagogie qui permette de comprendre l'évolution des sociétés, les raisons des changements, l'apport des personnages, qui, sous tous les régimes, ont contribué positivement à la construction de notre histoire, à faire ce que nous sommes.
Certes, les appréciations des évènements peuvent donner lieu à controverse :
sur la Terreur montagnarde, la Commune de Paris, les origines de la guerre de 14-18, sur la "construction européenne", par exemple.
Encore faut-il, pour qu'un débat s'instaure que soit connue, dans sa perspective historique, l'évolution de la société et les faits qui y ont contribué.
L'éclairage donné par "LE NOUVEAU MANUEL D'HISTOIRE" aux faits relatés ou trop laissés dans l'ombre, offre matière à critiques, même vives. Cependant, n'est-ce pas mille fois préférable à une histoire désossée, sans repaire, qui fracasse notre passé ?
C'est la question posée
http://fr.calameo.com/read/0048146550d5fdab964a4?IdTis=XTC-FZHX-G8CJXU-DD-FOQF8-0FE