Ce référendum a été la chose la plus émouvante que j’ai vue en 40 ans de politique | Crédit : Ray Tang/REX/Shutterstock
Un ami d’Oxford a été déconcerté par un dépliant reçu à la dernière minute qui disait : “Ne laissez pas quelqu’un d’autre décider de votre futur : votez Remain (Rester dans l’UE).” Il a suivi la première recommandation, et pas la seconde, puisque cette dernière contredisait totalement la première. Il a voté Leave (Sortir de l’UE).
Si, comme moi, vous vous sentez un peu engourdi ce matin, c’est parce que nous, les Britanniques, avons en fait décidé de choisir notre propre destinée. Nous n’avons pas été autorisés à le faire depuis 1975. C’est à la fois un sentiment un peu effrayant mais merveilleux de constater qu’un peuple peut, grâce à un bulletin de vote, libérer son pays.
Le vote Leave a été choisi jeudi par plus d’électeurs — 17 410 742 — qui aient jamais voté pour quoi que ce soit dans l’histoire britannique. Comme David Cameron l’a reconnu hier dans son discours de démission, censé et ferme, ce résultat, obtenu avec une très forte participation électorale, est déterminant : notre décision doit donc être traduite dans les faits.
On a attaqué la campagne Leave parce qu’elle méprisait l’avis des experts. On doit, bien sûr, respecter les experts pour leur compétence. Personne, cependant, n’est un expert quand il s’agit de démocratie. Chacun de nous ne vaut qu’une seule voix. Il a fallu un immense courage à la majorité pour refuser de se laisser intimider par les banquiers et les archevêques, les Premiers ministres et les présidents, les savants et les économistes, la BBC et la CBI, Richard Branson, Peter Mandelson et David Beckham, mais nous n’avons pas, pour autant, agi sur un coup de tête. Nous avons, tout simplement, massivement fait valoir un droit qu’au fil des années nous étions en train de perdre.
L’indépendance démocratique, la démocratie parlementaire, est ce sur quoi la nation britannique est fondée. Comme Boris Johnson l’a dit hier, dans son discours rempli de modération et de générosité, c’est aussi « la chose la plus précieuse » que nous offrons au monde. Elle nous échappait. Maintenant nous en avons repris possession. La campagne pour le vote Leave a commencé et s’est terminée avec le slogan « Reprenez le contrôle ». C’est là la raison de notre choix, ce n’est pas « l’économie versus l’immigration ».
Je peux témoigner...
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