C'est
L'oeil du 20 heures
qui l'explique
Les cars Macron, le gouvernement l’affirmait, ils allaient créer des milliers d’emplois…
22 000 même ! A l’oeil du 20h on a voulu savoir si c’était bien vrai.
Ces cars Macron, combien ont-ils réellement créés de postes ?
Les entreprises du secteur étaient 5 il y a un an elles ne sont plus que 3 aujourd’hui.
Flixbus prévoyait 1000 embauches à la fin de l’année, il n’y en a que 600 à ce jour.
Chez Ouibus 500, chez Isilines 330... Seulement 1430 emplois créés.
15 fois moins que les 22 000 qu’on nous promettait. Alors on est retourné voir l’ex-ministre de l’économie pour lui poser la question. Et là surprise, il ne se souvient pas avoir prononcé un tel chiffre…
« Monsieur Macron, vous l’avez dit au Sénat. Je crois pas non...
Ce chiffre là me parait fou. Je crois pas que je l’aurais utilisé, je n’ai jamais proféré de chiffre public, jamais »
Pourtant, on n’a pas rêvé, le 30 juin 2015, au sénat, Emmanuel Macron parle bien de 22 000 emplois. Et d’un rapport de France Stratégie, cet institut public qui, à la demande du ministre, crée, il y a plus d’un an, une commission indépendante pour évaluer les impacts de sa future loi . Un casting d’économistes réputés accouche de ce rapport. Avec une belle promesse de création d’emplois:
« Une hausse de l’offre de 50% (...) aboutirait à la création de 22 000 emplois. »
On aurait vraiment aimé qu’Anne Perrot, la présidente de la commission nous explique comment elle est arrivée à ce chiffre… Mais pas de réponse…
Alors nous sommes allés voir Yves Crozet, spécialiste de l’économie des transports.
On lui a remis le rapport …il a refait les comptes… Si la commission promet une création de 22 000 emplois, c’est qu’elle imagine le trafic d’autocars augmenter de 50%...
“+ 50 % basé sur le modèle anglais des années 80 quand Margaret Thatcher a ouvert à la concurrence le transport par autocar, alors que système ferroviaire anglais était en très grande difficulté. Ce + 50 % observé en GB ne va certainement pas se passer en France”
Selon lui, ce calcul est beaucoup plus politique que scientifique : ce sont des chiffres pour convaincre, “ un calcul de coin de table avec des résultats à la louche”, selon Yves Crozet.
Finalement, on a réussi à joindre l’un des membres de la commission, auteur de ce calcul rocambolesque. Vous savez quoi ? Il reconnaît une hypothèse très simpliste…