"canempechepasnicolas"
publie ci-dessous l'analyse très pessimiste des milieux de la finance
sur l'opinion publique dans notre pays...La politique suivie par tant la droite que la fausse gauche, bien d'accord sur la loi du marché et sa libre concurrence, explique le rejet de masse des citoyens vis-à-vis des divers candidats et de leur offre électorale.
Si un candidat proposait clairement une voie différente, hors de l'Union européenne, avec pour but le rétablissement de l'indépendance nationale et de la souveraineté populaire, conditions d'une politique populaire de progrès social, les électeurs ne choisiraient pas massivement l'abstention ou le vote par défaut...
C'est pourquoi aujourd'hui...
A sept mois de la présidentielle, les Français sont dans un état de méfiance préoccupant vis à vis de tous les candidats.
Une situation sans précédent !
Dans l'histoire de la Vème République, jamais une présidentielle ne s'est présentée sous d'aussi mauvais auspices. Certes, nous sommes encore à sept mois de l'échéance, reste qu'aucun des aspirants élyséens de droite ou de gauche ne soulève une véritable adhésion. Bref, c'est un élection par défaut qui se dessine sous nos yeux. Les conséquences en seront importantes.
Dans le camp de la droite, la primaire devrait réveiller envies et désir. Nous ne sommes, en effet, plus qu'à sept semaines du premier tour de ce scrutin inédit. Aucun des candidats, pourtant, ne parvient à créer une réelle espérance. Certes, les meetings de Nicolas Sarkozy rassemblent des fans et donnent l'illusion d'un enthousiasme mais l'ancien chef de l'Etat, finalement, ne réveille pas l'opinion au delà de ses groupies. Le choix d'Alain Juppé de ne pas galoper dans tous les sens et d'adopter, au fond, la posture inverse de celle de son rival, lui permet d'éviter faux pas et embardées fatales. Cette stratégie a aussi pour conséquence de créer une forme d'atonie. Juppé, d'après les sondages, fait la course en tête, contient le retour de Sarkozy, sans pour autant déclencher une vague d'enthousiasme. Entre le pari de Sarkozy de l'emporter grâce à son dynamisme et la carte de la sagesse que joue Juppé, les Français semblent rester indifférents.
A gauche, la situation n'est pas meilleure, bien au contraire. Ce qui crée une situation globale sans précédent. Jamais dans le passé, on n'avait vu des candidats aussi peu populaires dans la ligne droite de l'élection. Le dernier baromètre Sofres Figaro Magazine dresse un tableau bien sombre de notre classe politique: aucun de nos dirigeants ne franchit la barre des 50% lorsqu'on demande aux Français qu'elle est, à leurs yeux, la personnalité qu'ils souhaitent voir jouer un rôle d'avenir. Alain Juppé arrive en tête avec 38%. Ce chiffre fait de lui le favori pour 2017 mais il traduit aussi un état de faiblesse. En octobre 2006 , Nicolas Sarkozy était à 50%. En octobre 2011, François Hollande, pas encore consacré par la primaire de gauche, était à 45%. En octobre 1974, alors qu'Edouard Balladur était le favori absolu de la présidentielle, Jacques Chirac, futur vainqueur, obtenait déjà 54% dans ce baromètre!
Ce constat décrit le climat de méfiance dans lequel débute la présidentielle 2017. Tous les aspirants élyséens sont en fait rejetés. Aucun n'est populaire et ne crée du désir.
Même le météore Emmanuel Macron laisse sceptique avec une côte d'avenir de 26%. La suite est à l'identique : Mélenchon, 23% ; Fillon, 23% ; Le Pen, 23% ; Sarkozy, 22% ; Montebourg, 17% ; Le Maire, 16% ; Duflot, 12%, Hamon, 11% !
Quant au Président de la République, il bat tous les records d'impopularité: 13% seulement des Français lui font encore confiance!
Ce n'est plus un baromètre de popularité mais un jeu de massacre qui en dit long sur l'état d'esprit des électeurs et leur lassitude devant un personnel politique qu'ils ne croient plus. Cet état de délabrement est naturellement le résultat de l'échec massif des politiques successives de lutte pour l'emploi depuis bientôt quatre décennies. Toute la société française est fragilisée par le chômage de masse que nul ne parvient à réduire. La crise d'identité qui la traverse en est le fruit: miné par le doute sur son avenir, le pays à la fois se raidit et perd confiance en lui.
De toute évidence, il ne croit guère que la présidentielle de 2017, avec des candidats qui n'ont pas convaincu et réussi quand ils étaient au pouvoir, puisse vraiment changer le cours de l'Histoire.
Le risque est donc grand que nous assistions à un vote sans illusion et que le vainqueur soit sacré par défaut. Ce qui rendrait très délicat son exercice du pouvoir. L'état de méfiance est tel que le vote ne créera pas d'élan pour la suite et ne donnera pas la force politique nécessaire au vainqueur pour imposer son projet. C'est, d'ailleurs, ce qui s'est passé en 2011: François Hollande a construit sa victoire sur le rejet de Nicolas Sarkozy. Son état de grâce n'a duré que deux mois alors que son prédécesseur avait résisté six mois.
Le futur élu de mai 2017 doit s'y préparer: le pays le désignera mais ne lui fera pas crédit.