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Ouest-France, toute l’actualité locale et internationale

Avec ses 68 000 bénévoles, le Secours Catholique livre le bilan de quinze ans d'enquête sur le terrain et veut faire entendre les « Voix de la Pauvreté » dans le débat politique. Rencontre avec Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique.

Que constatez-vous au quotidien sur le terrain ?

En France, la pauvreté s'installe et s'intensifie. Il y a 9 millions de pauvres, dont 3 millions d'enfants, c'est un vrai scandale, la preuve d'un échec massif de notre système.

90 % des personnes que nous accueillons vivent avec environ 600 euros par mois, largement sous le seuil de la pauvreté (fixé à 1 000 euros en France). L'accueil des étrangers, augmente aussi très régulièrement depuis les années 2000. Ils sont aujourd'hui 36 %, dont plus de 40 % sont en situation régulière et 40 % en attente de l'être.

C'est quoi, être pauvre aujourd'hui ?

C'est le chômage, c'est l'isolement, mais c'est aussi le travail précaire. Les familles sont courageuses - et notamment les femmes seules avec enfants - car sur cette période de quinze ans, nous constatons que ce sont elles qui survivent le plus difficilement. Elles doivent faire face aux dépenses avec des ressources multiples.

80 % sont concernées par le chômage et l'augmentation du temps partiel, ce que l'on appelle « l'uberisation des emplois ». Seul le CDI a temps plein permet de sortir de la pauvreté.

Votre étude montre une différence entre la campagne et la ville ?

La pauvreté frappe encore plus durement en ville car le chômage y est élevé et que le logement y est plus précaire qu'en milieu rural. Les centres-villes de grosses agglomérations attirent toujours et on y note une concentration extrême de personnes souvent seules et bénéficiaires du RSA qui pensent qu'elles vont trouver du travail et qui, en cas d'échec, se trouvent en situation de pauvreté plus grande, car tout est plus cher et plus compliqué.

La pauvreté rurale est présente, mais un peu différente. Déjà le logement est stable, mais le souci, c'est alors la difficulté à se déplacer.

Quels sont les besoins des personnes que vous accueillez ?

Bien sûr, il leur faut un coup de pouce pour boucler le loyer, régler les factures, notamment énergétiques. Mais ce qui ressort de dix ans d'enquêtes sur le terrain, c'est leur demande d'être écoutées et respectées. Que 38 % des personnes qui auraient droit au RSA, y renoncent.

Non seulement par peur de ce système presque illisible, mais aussi parce qu'elles préfèrent s'en sortir seules, même si c'est difficile, en grappillant des heures par-ci, par-là. Et quand, dans le discours politique, on les montre du doigt comme des « assistés ». Pour eux, c'est double peine.

C'est ce que vous écrivez aujourd'hui aux candidats à l'élection présidentielle ?

La lutte contre la pauvreté est quasiment absente du débat politique. On attend d'un président de la République qu'il dise : « Il y a place pour tout le monde en France, les plus fragiles, ceux qui ont un incident de parcours, mais aussi les migrants, autour de qui on observe des tensions, des rejets dont on parle beaucoup, mais aussi beaucoup de solidarité.

Nous demandons aux candidats de mettre la lutte contre la pauvreté et contre le chômage de longue durée au coeur de notre projet de société. De nombreuses initiatives de terrain montrent que c'est l'affaire de tous. Il y a des idées, des besoins non couverts partout. Il faut que tout le monde s'y mette.

"canempechepasnicolas" :

Ce n'est pas avec les 'idolâtres' de l'Europe, les politiciens qui de "gauche" comme de droite  au service de l'oligarchie financière, qui changeront la donne : tous annoncent dans leur programme : toujours plus d'austérité pour les masses populaires afin que les actionnaires des multinationales perçoivent encore plus de dividendes.

Quant à l'ex-associé de la Banque Rothschild, Emmanuel Macron,  il va encore plus loin : il annonce son intention de "casser" tous les statuts, les lois, toutes les protections sociales encore existantes et d'individualiser la législation, d'"ubériser" celle-ci, de faire de chaque salarié un porteur de pizzas, sans droit.

Pour éradiquer la misère et la pauvreté, une seule solution éradiquer l'oligarchie politico-financière qui, à travers l'Union européenne, a fait main basse sur notre pays !

Tag(s) : #Politique française
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