Association Nationale des Communistes
vendredi 28 octobre 2016,
par
De quel ordre parle t-on ? Et de quelle colère s’agit-il ?
Un point de vue communiste.
Si on s’en tient à quelques commentaires véhiculés par les médias, la police serait dans la rue avec le souci de se voir doter de moyens lui permettant de mieux assurer ses missions de service public.
Donc, les revendications des policiers ne seraient pas très éloignées de celles d’autres fonctionnaires, personnels de santé, enseignants, personnels de la sécurité sociale et de l’ensemble des services publics, ...qu’ils arrosent pourtant de lacrymogène, qu’ils tabassent, sur « ordre » justement, lorsque ces derniers manifestent, comme ce fut le cas lors des manifestations contre la loi El Kohmri, soutenue par 72% de la population française.
N’est-ce point parce qu’ils font partie intégrante du dispositif au service d’un État chargé de protéger les puissants, ceux qui décident parce qu’ils possèdent, que dans la société d’aujourd’hui on les appelle les forces de « l’ordre ». Puisque selon nos adversaires, remettre en cause les « droits » des plus fortunés, cela serait forcément du « désordre » ?
Mais ce statut spécial n’explique pas pourquoi leurs rassemblements ne donnent lieu à aucune « interdiction » alors qu’on se souvient comment le gouvernement dit de « gauche » a géré nos derniers défilés (en allant jusqu’à la fouille de ceux qui, comme la majorité des français exprimaient leur opposition aux lois scélérates de Hollande, Valls et El Kohmri).
Ce mouvement soi disant « apolitique » et purement « revendicatif » d’une police qui se sentirait mal aimée, charrie des « revendications » en phase avec les campagnes sécuritaires, visant à bâillonner les colères populaires.
Alors que des syndicalistes, essentiellement de la CGT, courageusement en lutte pour le maintien de leurs emplois, sont traduits en Justice, condamnés, poursuivis d’une haine de classe sans précédent par ce pouvoir (se rappeler le procès des GOOD YEAR), voilà que nos « braves policiers » s’attaque à la « Justice » dès lors que cette dernière n’embastille pas tout délinquant !!(voir ici-joint le communiqué du Syndicat des Avocats).
Comment ne pas faire le lien entre ces positions fascisantes et le déversement journalier d’une idéologie de la haine, de la division, du racisme, de l’islamophobie, comment ne pas relier cela à tout le dispositif dit « sécuritaire » qui utilise le prétexte d’odieux attentats, pour renforcer le dispositif répressif dans notre pays ?
Pour Laurent-Franck Liénard, avocat spécialisé dans la défense des policiers « Ce serait une erreur d’associer le mouvement de protestation des forces de l’ordre à un parti politique. La liaison que l’on pourrait faire avec le FN serait évidemment gênante. » reconnaît-il pour BFMTV. « Mais le mouvement de colère des policiers est totalement apolitique, il est très loin de tout mouvement politique. Le fondement même de ce mouvement est d’être détaché des politiciens. »
Il va de soi que la présence dans ces rassemblements patriotes du « pseudo-philosophe » Zemmour, du maire de Béziers Robert Ménard, de Florian Philippot, de Jean-Marc Galland chef de cabinet d’Éric Ciotti, de Nadine Morano ne saurait conduire à prétendre que tous nos policiers sont plus ou moins sous influence de tel ou tel mouvement politique. Mais quand même le doute n’est pas permis. Le FN manipule effectivement en sous main ce mouvement, comme l’extrême droite fascisante manipulait les anciens combattants lors des manifestations d’avant la dernière guerre mondiale.
Leurs demandes rappellent celles des militaires américains empêtrés dans la guerre du Viêt Nam : plus de monde, plus de matériel, plus de gilets pare-balles ... Alors que la question était ailleurs, dans le besoin inextinguible de liberté d’un peuple unifié par une idéologie communiste.
Ici aussi, le problème est ailleurs ; il est dans cette politique d’austérité qui marginalise des pans entiers de notre société, dans cette acceptation de la loi d’airain de l’économie mondialisée qui provoque la disparition de milliers d’emplois, dans l’abandon pur et simple de quartiers entiers devenus de véritables zones « sauvages » où pour survivre se développent des trafics en tout genre.
Et l’on nous parle de zones de « non droit » !
Oui de non droit à l’emploi, au logement décent, à un système éducatif ne condamnant pas à « l’échec scolaire » la jeunesse issue des classes populaires.
Tout se passe comme si quelques policiers équipés comme des mercenaires et autorisés à tirer [1] seraient des remèdes pour soigner notre société victime de la violence capitaliste.
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