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Une candidature communiste, ce serait une candidature franchement communiste donc 100% anti UE,  par Antoine Manessis

 

A PROPOS DE LA CONFÉRENCE NATIONALE du PCF-PG

Une candidature communiste, ce serait une candidature Franchement communiste et 100% anti UE

par Antoine Manessis (PRCF)

Tout en refusant l’option tardivement soutenue par Pierre Laurent d’un soutien critique à Jean-Luc Mélenchon, le vote émis à 55,7% par la Conférence nationale du PCF-PGE en faveur d’une candidature PCF appelle plusieurs remarques :

Le premier aspect est que ce vote politiquement hétérogène exprime sans doute, pour certains camarades d’orientation marxiste, la nostalgie (certes honorable et légitime) d’une authentique expression communiste lors de ces présidentielles qui restent structurantes pour notre vie  (et cela quoi qu’on pense de la Vème République à bout de souffle). Certains militants évoquent avec raison la campagne magnifique menée par Jacques Duclos en 1969 sur la base d’un vrai contenu communiste (progrès social, indépendance nationale, perspective du socialisme, solidarité avec le camp anti-impérialiste mondial…) ou, à un moindre degré, ils pensent à d’autres candidatures qui, permirent par la suite de porter peu ou prou les solutions des communistes devant notre peuple.

Pourtant une autre partie des 55%  s’exprime surtout, hélas, un repli identitaire à vide (car qu’est-ce que l’orientation présente du PCF a encore de communiste ?) sans autre perspective que l’affirmation butée d’une candidature PCF-PGE plombant celle de Mélenchon, laquelle est interprétée mécaniquement comme une pure réplique de celle de Mitterrand en 81. Or il existe une « petite » différence entre 81 et 2017 : Mitterrand avait réussi à supplanter la gauche ouvrière et patriotique représentée par G. Marchais en déséquilibrant durablement le rapports des forces entre PCF et PS au profit de ce dernier ; à l’inverse, la candidature actuelle de  qui, certes fut membre du PS… mais qui s’oppose à lui sur sa gauche, suscite l’angoisse justifiée des « éléphants » du PS ; car ceux-ci savent que leur parti discrédité risque fort d’éclater avant la fin 2017 si, au premier tour des présidentielles, il est talonné, voire distancé par une candidature se réclamant de l’opposition de gauche. Une candidature posant du moins (de manière certes très inconséquente pour qui mesure le degré de verrouillage de l’UE !), la question de quitter l’UE et refusant par avance de pactiser avec Hollande ou avec l’un de ses ex-ministres (ce à quoi aboutira nécessairement la « primaire » socialiste… que n’exclut pas de rallier le PCF, y compris après le vote de sa conférence nationale) au nom de  » l’union des gauches ». A l’inverse, comme on l’a encore vu aux dernières municipales, le PCF, devenu la section hexagonale du Parti de la Gauche Européenne (PGE que préside Pierre Laurent et que subventionne Bruxelles) a tout fait depuis 1981, y compris sabordé l’identité et l’influence communistes, pour ménager l’hégémonie PS post-mitterrandien dans le vain espoir que cette « servitude volontaire » préserverait ses « grands élus » dépendant du désistement socialiste au second tour des législatives (voire au 1er tour des municipales). Par conséquent, qui peut croire qu’une candidature émanant de la direction duPCF-PGE, sans contenucommuniste, sans la moindre interrogation sur l’appartenance de la France à l’UE et sans autre effet que d’assurer mécaniquement au PS le maintien au premier tour de sa suprématie à gauche, puisse remettre en cause l’équilibre délétère conquis par Mitterrand en 1981 ? Le raisonnement de certains camarades flirte en l’occurrence avec le contresens historique !

Pour d’autres votants du 5 novembre, le confort d’un entre-soi, même à 1 ou 2%, le cabotage au long de rives électorales bien balisées, est préférable à l’aventure d’une traversée en pleine mer avec tous ses aléas (« qui craint le loup n’aille pas en forêt ! », aimait dire Lénine…). Il y a là une grave erreur de méthode : alors que notre peuple souffre, qu’il est menacé de fascisation, de choc néo-thatchérien et de décomposition nationale, alors que tous les militants communistes et progressistes sont guettés par un second tour présidentiel de cauchemar, des marxistes attentifs au sort du pays, de la classe ouvrière et du véritable communisme, ne devraient pas fonder toute leur réflexion sur le sauvetage à tout prix d’un appareil en faillite pour penser l’avenir du pays, du communisme et de la classe ouvrière. C’est l’inverse qui est vrai : c’est parce qu’ils auront réussi à apporter du neuf, en particulier une stratégie émancipée de l’ « union de la gauche » derrière le PS et porteuse d’une nouvelle dialectique de la classe ouvrière, de la souveraineté populaire et du socialisme, tout cela sans mépriser les dynamiques réellement existantes, que les communistes pourront à nouveau intéresser la classe ouvrière, interpeller la jeunesse populaire, parler à l’ensemble du peuple. Ce qui implique de prendre la tête d’un front antifasciste, populaire, patriotique et écologique autour des deux drapeaux (rouge et tricolore) et pour les quatre sorties (de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme). Rappelons à ce sujet la manière éminemment dialectique et dynamique dont Marx définissait l’identité communiste : « nous appelons communisme le mouvement qui abolit l’état de choses existant ». Rappelons en outre que dans toute l’histoire communiste française et internationale, il n’y a jamais eu lieu d’opposer la construction du parti communiste et la construction d’un large front contre les monopoles capitalistes, les deux s’épaulant mutuellement.

Pour certains enfin, un calcul tactique et électoraliste prime derrière l’emballage « identitaire » : il s’agit, comme a tenté de le faire Pierre Laurent depuis des mois, non de porter une véritable alternative révolutionnaire, non de présenter aux travailleurs un programme communiste visant l’euro-rupture (ce qui, par contraste, sera la tâche prioritaire du PRCF durant toute la période pré électorale), mais de géner la candidature de JLM, de devenir ainsi les obligés « communistes » d’un PS talonné sur sa gauche ; puis, fort de ce glorieux état de service, il s’agit d’obtenir ainsi « donnant-donnant » un retour d’ascenseur du grand frère PS aux législatives (par ex. des candidatures uniques de la « gauche » au premier tour pour sauver quelques députés PCF sortants ?). Ainsi André Chassaigne,

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http://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/candidature-communiste-serait-candidature-franchement-communiste-100-anti-ue-antoine-manessis/

Tag(s) : #Communisme
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