Le conflit dévastateur qui a débuté en 2011 en Syrie a atteint un nouveau stade extrêmement dangereux, avec une possibilité réelle de confrontation militaire directe entre les deux puissances nucléaires, les États-Unis (avec ses alliés de l’OTAN, incluant le Canada) et la Fédération de Russie. Devant une situation aussi critique, il est essentiel que toutes les forces progressistes et pacifistes à travers le Canada et autour du monde se prononcent immédiatement contre les assourdissants tambours de guerre et demandent que tous les États et les gouvernements agissent de façon à parvenir à un règlement politique négocié de ce conflit.
La guerre en Syrie a déjà coûté un prix, en terme de vies et de destructions, énorme, avec plus de 400 000 morts – dont plus de la moitié étaient d’innocent(e)s civil(e)s pris entre deux feux – et des millions de personnes déplacées, tant à l’intérieur du pays qu’exilées à l’étranger en tant que réfugié(e)s. Les industries et les infrastructures nationales ont été détruites à grande échelle, en particulier dans les zones de combat les plus intenses du pays. Les pertes économiques sont estimées à des centaines de milliards et le chômage et la pauvreté touchent de vastes couches de la population.
Le conflit en Syrie n’a jamais été une «guerre civile» entre partisan(e)s et opposant(e)s du gouvernement Assad à Damas. Dès le début, il s’agissait plutôt d’une guerre par procuration, parrainée et financée par l’impérialisme étatsunien / OTAN et ses alliés régionaux – l’Arabie Saoudite, la Turquie, les États du Golfe et l’État sioniste d’Israël – et cela, dans le but d’imposer un changement de régime, d’affaiblir et morceler la Syrie, comme l’impérialisme l’avait fait auparavant en Irak et en Libye.
La duplicité des cercles dirigeants des États-Unis et des pays de l’OTAN quant à leurs véritables intentions à l’égard de la Syrie et de l’ensemble de la région, aura été totale. Leur prétention de vouloir combattre le groupe État Islamique, Al-Qaida et d’autres groupes terroristes, ainsi que protéger la vie de civil(e)s innocent(e)s, a été démentie par les faits survenus durant le conflit.
Depuis que le gouvernement syrien assiégé eut demandé et reçu l’aide militaire de la Fédération de Russie, en septembre 2015, le rapport de force est clairement devenu défavorable au Groupe État Islamique et à l’insurrection terroriste affiliée à Al-Qaida, au grand dam de leurs commanditaires occidentaux. Au cours de la dernière année, l’armée syrienne, avec l’aide des Russes et d’autres alliés de la région, a fait beaucoup plus pour combattre les forces mercenaires terroristes que l’offensive menée par la coalition américaine au cours des 3½ années précédentes, et maintenant les «forces rebelles» sont sur le bord de la défaite dans la ville stratégique d’Alep.
Mais au lieu de se réjouir du revers des forces terroristes, Washington et les puissances de l’OTAN ont lancé une guerre de propagande encore plus intense et virulente contre le gouvernement Assad et la Fédération de Russie, les accusant de «crimes de guerre» et de «crimes contre l’humanité», et en invoquant encore une fois la doctrine de la «Responsabilité de Protéger» (R2P) comme prétexte d’une agression militaire directe contre le gouvernement syrien et ses alliés. Ces derniers développements confirment que l’objectif réel de l’impérialisme demeure le renversement du gouvernement Assad plutôt que de «combattre le terrorisme».
La rhétorique belliqueuse et l’offensive de propagande lancées ces dernières semaines par les dirigeants des États-Unis et de l’OTAN, répétées sans la moindre critique par les médias occidentaux, ont atteint un niveau inquiétant : les directions militaires étatsuniennes / OTAN sont à élaborer des plans en vue d’attaques directes contre les forces syriennes et russes; on demande l’imposition d’une « No Fly Zone » (comme cela avait été utilisé en 2011 en Libye pour renverser le gouvernement Kadhafi); et on se prépare pour lancer une cyberattaque directe contre la Fédération de Russie. Tous ces éléments pourraient mener à une confrontation directe entre les États-Unis /OTAN et la Fédération de Russie, qui pourrait rapidement se transformer en une guerre mondiale, impliquant l’utilisation d’armes de destruction massive.
Il ne faut absolument pas sous-estimer le caractère d’urgence de la menace de confrontation et de guerre mondiales qui a émergé au cours du conflit en Syrie. Il est donc vital que toutes les forces anti-impérialistes et progressistes, le mouvement pacifiste au sens large et toutes celles et tous ceux qui se consacrent à la cause de la paix à travers le Canada, brisent le silence et se mobilisent pour demander au gouvernement canadien d’agir pour désamorcer les tensions en retirant ses propres troupes de Syrie et de la région, et travailler pour une sortie pacifique et négociée de la crise, qui respecte la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Syrie.
Le Comité central du Parti communiste du Canada appelle tous ses clubs et comités, ainsi que tous ses membres, ami(e)s et sympathisant(e)s, à construire une vaste offensive de paix comme priorité absolue en ce moment critique. Le Parti communiste appelle également à soutenir pleinement les initiatives du Congrès Canadien de la Paix et des autres forces de paix visant à lutter contre ce danger de guerre croissant. Le PCC exhorte aussi toutes les organisations et les mouvements démocratiques et progressistes à travers le pays – le mouvement syndical, les peuples autochtones, les jeunes et les étudiant(e)s, les mouvements des femmes et de lutte pour l’égalité, et d’autres – à parler maintenant pour la paix et à faire taire les tambours de guerre.