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RussEurope

Blog de Jacques Sapir sur la Russie et l'Europe

La victoire du « non »
et la défaite de Renzi

La victoire massive du « non » au référendum italien, avec plus de 59% des suffrages, vient de déclencher le mécanisme d’une bombe à retardement au sein de la zone euro et de l’Union européenne. L’ensemble des facteurs d’instabilité et de crise qui marquent cette zone va ressurgir à l’occasion de ce vote. Nous allons assister au déploiement d’un drame en plusieurs actes.

Une défaite pour Matteo Renzi

Le premier acte en est indiscutablement la démission du Premier-ministre italien, M. Matteo Renzi. Ce dernier était vu par les responsables des institutions européennes et par les dirigeants des principaux pays de l’Union européenne, comme un garant des réformes à imposer à l’Italie. Or, et la campagne référendaire l’a montré, ce sont ces réformes qui ont mobilisé les électeurs pour le « non ». Renzi a commis l’erreur de vouloir faire de ce vote un plébiscite de sa politique. Elle a été nettement rejetée. Or, sa politique, et ce fut aussi largement dit dans la campagne, était l’application à l’Italie du cadre disciplinaire conçu à Bruxelles et à Berlin. La victoire du « non » est ainsi directement une défaite pour les européistes d’Italie et d’ailleurs.

Il n’est pas dit que des élections immédiates suivent la démission de Renzi. Il peut « gérer les affaires courantes » pendant plusieurs semaines, ou le président de la république italienne peut tenter une formule de replâtrage avec un des ministres du gouvernement de Renzi. L’idée étant de « tenir » jusqu’en 2018 et d’éviter des élections anticipées. Il est peu probable cependant qu’un gouvernement de transition tienne plus que quelques mois. Des élections sont donc à venir en 2017 en Italie.

La montée des tensions dans la zone Euro

Mais, la situation de l’Italie est aujourd’hui à un point critique pour ce qui concerne son économie et ses banques. Le Monte dei Paschi di Siena, la plus ancienne des banques italiennes, doit émettre 5 milliards de titres cette semaine. Dans le contexte politique créé par l’échec cuisant du référendum, cela ne se fera pas sans difficultés. Plus globalement, le plan – fort complexe – de règlement du problème des mauvaises dettes accumulées dans le système bancaire italien est lui aussi mis en cause. On sait que pour le Monte dei Paschi di Siena ces dettes se montent à 27,7 milliards. Le deuxième acte se jouera sur l’économie et il faudra suivre dans les jours qui viennent comment évolueront les taux de la dette à dix ans de l’Italie. Ce pays est, après la Grèce, le plus endettée de la zone euro. Or, l’Allemagne refuse tout sauvetage global du système bancaire italien, tout comme elle refuse un règlement global de la dette grecque par la voie d’une annulation d’une partie de ces dettes, ce qu’exige désormais le FMI. 

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http://russeurope.hypotheses.org/5493

 

Tag(s) : #Europe Italie
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