Le Point
Le patron du Medef avait comparé les militants CGT à des "terroristes" et des "voyous".
La CGT réclame 10 000 euros de dommages et intérêts.
SOURCE AFP
Pierre Gattaz pourrait être condamné pour ses propos tenus pendant le conflit sur la loi travail. Le patron du Medef avait alors comparé des militants CGT à des « terroristes » et des « voyous ». Jeudi 15 décembre, le parquet de Bobigny a demandé sa condamnation pour diffamation. « Assimiler des syndicalistes à des voyous et des terroristes, dans le contexte actuel, en France, est quelque chose qui n'est pas digne et n'a pas sa place dans le débat social », a estimé le procureur, Loïc Pageot, appelant le tribunal à condamner Pierre Gattaz, absent lors de l'audience, sans toutefois préconiser de peine.
Fin mai, alors que la fronde contre la loi El Khomri s'apprêtait à entrer dans son quatrième mois, le patron des patrons avait appelé le gouvernement dans les colonnes du quotidien Le Monde à « ne pas céder au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur », ajoutant que c'est « visiblement » « la conception du dialogue social » de la CGT. « Faire respecter l'État de droit, c'est faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes ne bloquent pas tout le pays », avait-il déclaré.
« Je ne comprends pas que la CGT pousse des cris de jeune fille outragée quand on lui dit qu'elle a des méthodes de voyous ou de terroristes, elle qui nous parle dans ses tracts de patrons voyous, voire de patrons djihadistes », a de son côté plaidé son collègue Dominique de Leusse. La CGT, qui a assigné le patron du Medef en justice, lui réclame 10 000 euros de dommages et intérêts.
Les propos de Pierre Gattaz dans L e Monde avaient suscité une avalanche de réactions indignées, dans la classe syndicale comme politique. Le patron des patrons était lui-même revenu sur ses déclarations, reconnaissant que « le mot terroriste était inadapté dans ce contexte ». Le tribunal rendra son jugement le 16 février.