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Réflexions et souvenir d'un membre fondateur du Comité Honecker, par Olivier RUBENS
De 1979 à 1989 j’ai effectué 5 séjours en RDA dont l’un de 10 mois en tant qu’auditeur libre à l’Université. Les souvenirs et réflexions qui suivent ont du être écrits vers 1993, alors que tout ceci était encore frais. Je les livre tels quels agrémentés de quelques notes d’aujourd’hui. Ils retracent donc mon niveau de réflexion voici plus de 20 ans….

 Je ne connais pas de réussite urbanistique aussi marquante que ce que fut l'espace compris entre l'Alexanderplatz et la Spree avec la Marienkirche ouverte sur les fontaines où l'été des enfants de tout âge aimaient à se tremper les pieds. Un des rares lieux du pays ou chaque jour et près qu'à toute heure, le passant était assuré de croiser quantité de ses contemporains. Dans les nombreux débits de boisson sous formant soubassement de la tour de télévision (que le capitalisme n'osera pas abattre) au pied de la digue du métro aérien tournant le dos aux constructions de béton édifiées entre les deux guerres dans la direction des quartiers nord (que le capitalisme masque sans doute aujourd'hui de lumineuses pancartes de plastique à moins qu'il n’ait trouvé des méthodes nouvelles pour inscrire dans l’air le nom divinisé de produits de consommation courante.), les ouvriers par les matins d’été consommaient de petits pains renforcés de charcuterie, seulement vêtus d’un maillot de corps. Ce costume négligé ne s’arborait qu’à l’Est. Peu de citoyens de la RDA comprenaient la spécificité de ces scènes et savaient que même les fast Food du centre de Paris, de Londres, ou de Munich proposaient des tarifs inaccessibles aux ouvriers.
 
 C’est seulement depuis la chute de la RDA que se multiplient les discours sur la ville excluante. C’est seulement avant qu’à Berlin, pouvait se mesurer l’agrément d’une cité dont chaque quartier était ouvert à tous. Le Palais de la République, seul lieu de pouvoir du monde à offrir des cafés, un théatre , des disco’s, ces salle de danse bon enfant qui n’ont pas d’équivalent en France. Les seigneurs du capitalisme ont fermé le théâtre et recouvert le bâtiment avec des tentures 1
Revenons y, l’automobiliste qui, parti du Parvis des Droits de l’Homme emprunte la rue Raymond Poincaré l’avenue de la grande Armée et observe à chaque feu rouge les costumes des passants et les jambes des passantes, éprouvera après qu’il se sera enfoncé dans le nouveau tunnel de Neuilly et qu’il aura surfé autour de le Défense, l’étrange impression d’avoir changé le monde au pied des immeubles du Petit Nanterre, jonquilles, tris, tulipes, dans le centre commercial de Sartrouville, il mesurera à la démarche, aux vêtements au vocabulaire des bipèdes qui l’entourent, que le monde est soudain différent. Rien de tel à Berlin. Même densité moyenne des mêmes jeans, des mêmes parkas, des semblables coiffures, d’Alex à Lichtenberg et à Pankow. N’en concluons pas à une caricaturale monotonie vestimentaire, où en tout cas pas à celles dont on aurait pu préjuger. A l’été 1979, je découvris une ville où le jean le plus classique possible semblait faire l’objet d’un consensus quasi absolu (il était d’ailleurs fort gênant que celui d’une de nos interprètes officielles arbora l’étiquette « Levi-Strauss »).
Revenons à l’organisation des villes ...
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