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Ce que l'on sait sur l'affaire Penelope Fillon, dont le mari promet des sacrifices aux Français...

La femme de François Fillon aurait touché 600.000 euros en huit ans, comme assistante parlementaire et conseillère littéraire, selon des informations du Canard enchaîné qui s'interroge la réalité de ces deux emplois.

L'ESSENTIEL

C'est une épine dans le pied de François Fillon qui pourrait mettre à mal son image d'intégrité. Des révélations du Canard enchaîné sur sa femme Penelope Fillon, notamment employée pendant huit ans comme assistante parlementaire, font planer depuis 24 heures sur le candidat de la droite des suspicions d'emplois fictifs. Europe 1 revient sur la polémique.

Les informations à retenir :

  • Pénélope Fillon aurait touché 500.000 euros brut comme attachée parlementaire de son mari.

  • Elle aurait également touché 100.000 euros brut comme conseillère littéraire de La Revue des deux Mondes.

  • Son absentéisme, pointé par Le Canard enchaîné, soulève des soupçons d'emplois fictifs.

  • Pour quelles missions et combien Penelope Fillon a-t-elle été payée ?

  • Assistante parlementaire de 1998 à 2002. Pénélope Fillon, 60 ans, aurait été rémunérée pendant huit ans, entre 1998 et 2002 au titre d’attachée parlementaire de son époux puis de son suppléant Marc Joulaud, pour un total de 500.000 euros brut, selon des révélations du Canard enchaîné qui se serait procuré les fiches de paie de la femme du candidat de la droite à l’élection présidentielle. Or, après enquête, l’hebdomadaire assure que "dans les couloirs du Palais-Bourbon comme dans le fief de son mari, personne n’a jamais croisé d’attachée parlementaire du nom de Penelope Fillon".

  • Interrogée par le journal satirique, Jeanne Robinson-Behre, qui a été l’assistante parlementaire de Marc Joulaud à cette période déclare : "Je n’ai jamais travaillé avec elle, je n’ai pas d’info à ce sujet. Je ne la connaissais que comme femme de ministre".

    Salarié de La Revue des deux Mondes. 

  • Toujours selon Le Canard enchaîné, Penelope Fillon aurait également été salariée, entre mai 2012 et décembre 2013, de La Revue des Deux-Mondes, l’un des plus vieux mensuels de France, actuellement détenu par Marc Ladreit de Lacharrière, 32ème fortune de France et proche de François Fillon. Engagée comme conseillère littéraire de la prestigieuse revue, elle aurait touché 5.000 euros brut par mois, pour un total de 100.000 euros, toujours selon Le Canard enchaîné. Là encore, l’intéressée aurait brillé par son absentéisme. "Je n’ai jamais rencontré Pénélope Fillon et ne l’ai jamais vue dans les bureaux de la revue", a déclaré au Canard enchaîné, Michel Crépu, à l’époque directeur du périodique, qui explique avoir en tout reçu deux notes de lecture de Penelope Fillon, signée avec un pseudonyme.

  • Est-ce illégal ?

  • Une pratique courante. 

  • Un parlementaire a parfaitement le droit d’employer son conjoint. Cette pratique n’a rien d’illégal, les députés disposant même, en plus de leur indemnité, d’une enveloppe d’environ 9.500 euros mensuels pour rémunérer jusqu’à cinq collaborateurs. S’il s’agit de l’époux/se de l’élu, la rémunération ne peut toutefois excéder la moitié de l’enveloppe. Cette pratique, assimilée par certains à une forme de népotisme, fait régulièrement débat. Jean-François Copé et Bruno Le Maire, ayant tous les deux employé leurs épouses respectives comme attachées parlementaires, ont eu à s’en défendre. On se souvient également de Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, lui aussi sous le feu des critiques, et répondant au Lab au début du quinquennat : "Je n'ai pas embauché ma femme, j'ai épousé ma collaboratrice".

    Soupçons d'emploi fictif. 

  • Dans le cas de François Fillon, ces révélations viennent entacher le discours sacrificiel du "candidat de la vérité" qui veut assumer la radicalité de son projet. Surtout, l’absentéisme de Penelope Fillon, pointé par Le Canard enchaîné, soulève dans les deux cas des soupçons d'emplois fictifs. Avant de s'investir dans la campagne de son mari en octobre, elle s’est souvent présentée comme une mère au foyer, en retrait des activités de François Fillon. "Jusqu’à présent, je ne m’étais jamais impliquée dans la vie politique de mon mari", avait-elle notamment déclaré au Bien Public

    Comment ont réagi François Fillon et son entourage ?

  • Un article "misogyne". 

  • "La séquence des boules puantes est ouverte", a réagi mercredi François Fillon, en marge d'un déplacement à Bordeaux. Le Sarthois n'a pas nié les faits, mais préféré botter en touche, dénonçant ce qu'il considère comme une attaque sexiste de la part du Canard enchaîné. "Je voudrais simplement dire que je suis scandalisé par le mépris et par la misogynie de cet article", a-t-il notamment déploré. "Alors, parce que c'est mon épouse, elle n'aurait pas le droit de travailler ? Imaginez un seul instant qu'un homme politique dise qu'une femme, comme le dit cet article, ne sait faire que des confitures. Toutes les féministes hurleraient !", a ajouté François Fillon.

    Les socialistes montent au créneau. 

  • À gauche, les révélations du Canard enchaîné n'ont pas manqué de faire réagir. Sur RTL, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a demandé au candidat de s’expliquer, estimant notamment que l’embauche de conjoints ou parents comme attaché parlementaire ne devait "pas être autorisé". Benoît Hamon, le nouveau favori de la primaire organisée par le PS, s'est lui aussi prononcé pour la fin de cette pratique. "Il faut que tout parlementaire n'ait plus le droit d'embaucher ni son enfant, ni un cousin, ni un parent, ni une femme, il faut une frontière étanche", a t-il martelé sur France 2.

    "Un sujet qui n'en est pas un". 

  • Derrière l'ex-Premier ministre, l'équipe de campagne veut faire bloc, et tente de désamorcer la polémique, tant bien que mal. "Nous avons autour de nous des aides proches, qui jouent un rôle déterminant. Pénélope Fillon a une formation en droit, elle a toutes les compétences, c’est une élue locale, relativement discrète", a souligné mercredi sur France Inter Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale ajoutant, hésitant : "Je ne connais pas le détail de son travail, ce que je peux dire c'est que je l'ai vue souvent."

  • De son côté, Thierry Solère, l'un des porte-paroles de François Fillon, a condamné sur RFI une controverse "complètement artificielle sur un sujet qui n'en est pas un". Une polémique qui, en tout cas, ne devrait pas manquer de ternir la journée du candidat, présent sur les terres juppéistes pour sceller l'unité de la droite face à l'entre-deux-tours fratricide de la primaire de la gauche.

  • une enquête ouverte pour détournement de fonds publics et abus de biens sociaux sur les activités d'attachée parlementaire de l'épouse de François Fillon

     

Tag(s) : #Politique française
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