Pendant que les médias amusent le public
avec les Guignols de la Primaire PS
Le scénario d'un Parti socialiste se rangeant finalement derrière Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle n'est plus totalement tabou.
De quoi parlent les responsables socialistes depuis quelques jours, amis de Hollande, de Valls, de Peillon, de Montebourg ou de Hamon confondus ?
De la primaire et des débats télévisés approchants ?
Vous n'y êtes pas : dès les micros éteints, un seul sujet vampirise tous les autres. Ils parlent de Macron, l'insolent des sondages , qu'on aimerait détester mais qu'il faudra peut être rallier. « Sur le terrain, on sent bien qu'un espoir renaît chez nos électeurs : non qu'ils adhèrent forcément à sa personne, mais ils voient enfin une façon d'échapper à l'élection de Fillon, et a fortiori à de Le Pen », rapporte un poids lourd du gouvernement.
La primaire socialiste n'est pas passée que s'échafaudent déjà des scénarios.
Macron, vote utile
Si elle désigne Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon, une partie des responsables et des élus socialistes pourraient sans attendre rejoindre Emmanuel Macron. Les deux gauches étaient bien irréconciliables, en déduira-t-on.
Si Manuel Valls l'emporte, pas d'hémorragie immédiate, mais une question. Que faire si Emmanuel Macron continue de creuser l'écart dans les sondages ?
Pas d'hésitation, il faudra que Manuel Valls se retire et que « nous nous rangions derrière lui », dit un soutien... de Manuel Valls. Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, sous-entend-il autre chose lorsqu'il affirme qu'il « y a un candidat progressiste de trop » dans l'affiche présidentielle (Radio classique) ? A priori oui. Au nom de l'unité, le Parti socialiste tente depuis l'été de pousser Emmanuel Macron à jeter l'éponge pour éviter tout risque Marine Le Pen.
Il continue ces jours-ci de le faire, assurant que la primaire donnera « un coup de booster » au candidat désigné. Mais si ce n'est pas le cas, s'il s'avère qu'en mars, Emmanuel Macron est le seul capable d'être présent au second tour, alors cet appel à la responsabilité s'inversera. Cette fois ce ne sont plus seulement les électeurs, mais les députés qui pèseront en ce sens, soucieux de ne pas être laminés par les législatives de juin.
Les sondages ne sont pas prédictifs, voilà qui est entendu, mais ils continuent à jouer un rôle majeur (pervers, pourra-t-on dire) dans la vie politique. En quelques semaines, ils peuvent transformer un vote séditieux en vote utile. C'est dire.