Le rocardien Benoît Hamon
ministre de François Hollande
bat le rocardien Manuel Valls
ministre de François Hollande
au deuxième round...
Et les médias nous présentent le résultat du match
comme une victoire de la "gauche" de la "gauche !"
avec, en embuscade, Emmanuel Macron, l'homme-clef du quinquennat PS
qualifié de candidat également "de gauche" !
La 'primaire' de "la belle alliance populaire" - en fait celle du PS - consacre la mort clinique du Parti dit 'socialiste' en tant qu'instrument idéologique majeur du capital financier. L'acte de décès suivra dimanche 29 janvier, avec l'élection bidon de son candidat à la Présidence de la République.
C'est en effet une sinistre farce que joue la classe politique en mettant en scène ces 'primaires' pour tenter de faire croire au bon peuple qu'il est maître du jeu, que l'avenir politique dépend de ses choix, alors que la feuille de route établie par le grand capital, à l'intention de ses hommes sandwiches, est rédigée dans les salons dorés de la Banque Rothschild ou de l'Institut Montaigne, conformément aux voeux du libre marché.
Et ce libre marché a des exigences : il ne lui suffit plus de pressurer jusqu'à plus soif le monde du travail, de dépecer le Code qui sanctifiait ses acquis sociaux, de placer les droits de . l'homme en liberté surveillée. Le Capital financier veut aller plus loin et plus vite au rythme de ses besoins de profit . Il lui faut briser tout cadre légal ou juridique qu'il considère comme un obstacle à ses objectifs. Toute réglementation, toute loi qui freine la libre circulation des capitaux, des hommes et des marchandises, lui est insupportable. Et en premier les frontières qui limitent son espace de prédation mondiale, d'où sa volonté de mettre en pièces l'idée même de nation qui cristallise la résistance à ses volontés hégémoniques. Les derniers événements mondiaux,tels le Brexit et l'élection de Donald Trump, que l'oligarchie européenne considère comme d'horribles catastrophes, pousse celle-ci à réagir en accentuant la restructuration à mort de nos sociétés aux seules fins de leurs seuls intérêts.
En France, le capital financier a trouvé son sauveur, l'homme-lige des banques d'affaire, Emmanuel Macron, pour piloter cette restructuration en profondeur. Et il a mis en place une nouvelle stratégie pour faire accepter ce choix de le substituer à la social-démocratie. Celle-ci d'avoir trop servi durant ces dernières décennies, en alternance avec le courant conservateur, n'est plus apte à jouer le nouveau rôle attendu du pouvoir politique.
Mais comment faire accepter ce changement aux électeurs ?
D'abord, ce fut l'été dernier, la mise sur orbite d'Emmanuel Macron, troquant son ministère pour le rôle d'opposant, accompagné depuis lors par l'ensemble des médias à gage, tous propriétés de grands patrons, faisant d'un presque inconnu le Sauveur suprême !
Puis, il y a eu la renonciation de François Hollande, totalement essoré par cinq ans de présidence et la 'primaire' de la droite, qui sortit du chapeau François Fillon, promettant au bon peuple cinq ans de misère...
Enfin, ce dimanche, l'Opération Belle alliance a consacré le succès du candidat de "gauche" du PS, le gentil Benoît Hamon, qui s'opposera au méchant Manuel Valls...Certes, le vote aura lieu le 29 janvier, mais tout donne à penser que l'ex-frondeur sera choisi comme challenger de Manuel Macron, celui-ci, et pour la circonstance, étiqueté "de gauche", comme si la maison-mère d'En marche pouvait recevoir ce label !
Le parti des banquiers peut respirer : son candidat n'a guère à craindre de celui, qui avant lui, fut ministre de François Hollande, et envisager ainsi la présence de Manuel Macron au second tour des présidentielles.
Mais contre qui ?
La candidature de Benoît Hamon présente aussi cet avantage : prendre des voix à Jean-Luc Mélenchon pour empêcher celui-ci d'accéder à la finale pour l'Elysée. Restent en lice comme postulants Marine Le Pen et François Fillon. L'oligarchie a fait ses comptes : avec ce dernier, tout baigne : Fillon sort de la même écurie que le préféré Macron !
Le triste de cette histoire, c'est que le peuple risque fort de rester orphelin du combat à mener : pas de "rouge" en vue pour brandir le drapeau de la souveraineté populaire et du progrès social contre le pouvoir du capital...