Abattoir Gad :
les plaies des ex-salariés toujours pas cicatrisées
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Trois ans après la fermeture de l'abattoir finistérien, le plan d'accompagnement des 884 ex-salariés vient de s'achever. 275 sont encore inscrits à Pôle emploi.
À Lampaul-Guimiliau (Finistère) les plaies ne sont toujours pas cicatrisées. « 884 emplois supprimés dans une commune de 2 100 habitants », soupire le maire Jean-Marc Puchois. Le dossier l'a miné, hanté pendant des mois. Émotion d'un élu confronté à la détresse de ses administrés.
C'était encore le cas, hier, dans la salle de la Tannerie, quand il en a parlé, sur l'antenne de France Inter. Avec lui, Olivier Bras, ancien délégué syndical FO, Joëlle Crenn, présidente de l'association Sauvons Lampaul, et 400 personnes pour les soutenir.
De l'immense bâtiment aujourd'hui désert, Jean-Marc Puchois parle aujourd'hui d'un « vaisseau fantôme ».Impression de gâchis. Avec un petit groupe, Jean-Yves Meudec, ancien porte-parole des cadres, avait proposé de reprendre l'activité avec 250 salariés pour commencer. Les obstacles administratifs et politiques rencontrés ont eu raison du projet. Car la Cecab, l'ancien propriétaire, a refusé de céder l'outil. « Ça ne coûtait rien, pourtant. Aujourd'hui, les porcs doivent traverser toute la Bretagne pour trouver un abattoir. Absurde ! » Depuis, il a vendu du matériel d'élevage dans le secteur laitier. « Mais la crise est arrivée, là aussi. » Nouveau licenciement. Jean-Yves Meudec travaille désormais comme commercial dans le transport.
Des 884 salariés licenciés, fin 2013, 275 étaient encore inscrits à Pôle emploi en décembre. Pour épauler les ex-Gad, l'État a mis en place un plan de trois ans avec de la formation et de l'accompagnement personnalisé. « Ce plan a donné des résultats, mais quarante-trois ex-Gad sont cependant dans une situation très difficile », observe Philippe Beuzelin.