"canempechepasnicolas" :
Question : pourquoi les politiciens peuvent toujours faire appel - ce qu'il leur évite d'être écroués - et jamais les jeunes des 'quartiers', qui, eux, sont immédiatement incarcérés et condamnés, comme par exemple hier, à 6 mois ferme, ?
Le Point
Au pied du mur, on peut encore apercevoir des traces de doigts dans la suie. « C'est ici que ça s'est passé. Théo s'est débattu, regardez les traces, il y a même du sang sur le sol », commente Aymen, 16 ans. Le jeune homme, assis à proximité du lieu de l'agression de son ami, reçoit, avec une mauvaise humeur manifeste, les journalistes qui défilent le long de la rue Edgar-Degas. « On a vu passer TF1, France 2, France 3, iTélé, BFM... » raconte l'adolescent, devenu professionnel du témoignage presque malgré lui.
Il connaît Théo, qu'il décrit comme « sportif, amateur de foot, grand-frère pour certains ici et avec un casier vierge », violenté par 4 policiers. Pour lui, le lieu n'a pas été choisi par hasard. « Les flics savent que les caméras ne peuvent pas filmer derrière ce mur. C'est dans leurs habitudes de venir ici pour nous frapper », avance-t-il sans donner plus de détails. Si l'endroit n'est pas couvert par les caméras publiques, il n'en est pas moins exposé aux regards des habitants de l'immeuble d'en face. C'est de là qu'a été filmée la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Cette nuit, les policiers ont tiré à balles réelles, « mais en l'air », précise Aymen, contrairement aux rumeurs. Il ne sait pas si la nuit prochaine sera aussi agitée que la précédente, mais il n'aimerait qu'une chose « que les flics respectent les procédures de contrôle et arrêtent de nous discriminer ».
À quelques pas du lieu de l'agression, rue Auguste-Renoir, Gérard tient une loge depuis 30 ans. Pour lui, pas de raison de s'emballer : « On a connu des périodes plus chaudes que ça, je ne suis pas très inquiet sur la suite. Le mec qui a fait ça était un facho impulsif, heureusement tous les policiers ne sont pas comme ça », balaye-t-il.
Fatima, elle, est inquiète. Pour la jeunesse, pour le pays, pour la soirée qui s'annonce. Voilà 40 ans qu'elle vit ici et regrette amèrement le calme d'antan. « Le chômage fabrique des voyous », explique-t-elle. Elle aimerait que des politiques comprennent enfin les enjeux de cette jeunesse qu'elle considère comme livrée à elle-même.
La rue Edgar-Degas porte encore les stigmates des échauffourées de la nuit passée. L'hostilité est manifeste : des pierres volent en rase-mottes sur le trottoir. La carcasse calcinée d'une voiture stationne en plein milieu de la chaussée. Le spectacle attire journalistes et groupes de jeunes gens, qui refusent tout contact...
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