Front Syndical de Classe
L'ouvrage de Bernard Thibault « La troisième guerre mondiale est sociale » s'adresse plus particulièrement aux militants syndicaux.
A preuve la tournée actuelle dans les organisations de la CGT en particulier.
Dans quel but et sur quelles orientations ?
Dans la présente réflexion nous nous concentrerons sur les aspects principaux de l'ouvrage : le constat et les moyens préconisés.
Le constat
B. Thibault fait un constat incontestable et plus qu'alarmant : à l'international comme dans notre pays où le chômage explose, la précarité se répand comme une lèpre, des millions d'enfants sont contraints de travailler et donc privés d'éducation.
70 % de la population mondiale ne dispose pas d'un système de protection,un travailleur sur deux n'a pas de contrat de travail, le droits de grève et les libertés syndicales ne sont pas un droit universellement appliqué.
Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des pays qui ne protègent ni le droit de grève ni la liberté syndicale.
Nous ajouterons pour notre part que les inégalités sociales explosent elles aussi et que les richesses gigantesques produites par les travailleurs se concentrent entre les mains d'une poignée d'individus pour atteindre une réalité totalement indécente et hallucinante : 8 personnes disposent d'autant de richesses et de moyens que pratiquement la moitié de l'humanité !
C'est donc effectivement une véritable guerre sociale qui est menée contre le monde du travail.
Quelles sont donc les causes de cette situation catastrophique, dangereuse et inacceptable ?
Et comment sortir de cette situation en remarquant que dès le départ dans son introduction B. Thibault fixe en même temps des limites à cette exigence en affirmant « .. il faut suggérer des voies pour en sortir ou du moins identifier des lignes d'action susceptibles de redresser les mauvaises trajectoires actuelles » ?
Bernard Thibault fait donc après ce diagnostic des propositions qui s'inscrivent dans le cadre d'une analyse globale, du rôle des institutions et du syndicalisme … et qui posent fortement problème à tous ceux qui entendent s'appuyer d'abord sur un syndicalisme de lutte, en bas, sans illusion sur les institutions existantes !
La thérapie proposée :
L'illusion des droits universels du travail sans remise en cause radicale du système
L'argumentaire tourne beaucoup autour du rôle de l'OIT (Organisation internationale du travail) dont B. Thibault est administrateur depuis son départ de la direction confédérale de la CGT.
B. Thibault, à propos du G 20 de Cannes en 2011 note bien les liens tissés au plan mondial entre le monde politique et économique pour constater que le fossé se creuse toujours davantage entre les institutions en charge de la situation mondiale et censées répondre aux aspirations des populations notamment après la phase aiguë de crise de 2008.
Alors certes à la direction de la CGT à l'époque, l'organisation a boycotté ladite réunion à partir du constat des ravages des politiques d'austérité recommandées et imposées partout, appuyées sur les organes internationaux de l'oligarchie comme le FMI imposant partout sous contrainte financière ses « réformes structurelles » réactionnaires.
Mais comment en conclure que face à cela, face à ces puissante coalition pour changer la donne le moyen privilégié recommandé c'est de s'appuyer sur le rôle international de l'OIT qui devrait-être rehaussé, sachant que cette dernière est invitée sur un strapontin...
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