L’ancien PDG d’Axa s’est ouvertement engagé pour le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle. Une décision qui relance les attaques contre les propositions de François Fillon en matière de Sécurité sociale.
Son nom est régulièrement cité comme un des très proches du vainqueur de la primaire de la droite et du centre à l'élection présidentielle de 2017. On l’évoque même comme un possible membre du futur gouvernement, notamment à Bercy, voire Premier ministre en cas de victoire de l’opposition en mai prochain. C’est désormais officiel : Henri de Castries a annoncé ce mardi 17 janvier son engagement aux côtés de François Fillon.
Un choix que l’ancien pdg d’Axa, remplacé l'été dernier par Thomas Buberl à la tête de la compagnie d'assurance, a justifié dans les colonnes du Figaro et au micro de RTL (lire encadré ci-dessous)
« LE CANDIDAT DES ASSUREURS »
Cette annonce a immédiatement suscité une virulente réaction du directeur de campagne de Marine Le Pen. David Rachline dénonce sur twitter « une collusion entre Fillon et les multinationales de l’assurance privée ». Sans aller jusqu’à la violence du Front national, plusieurs opposants politiques avaient déjà visé implicitement Henri de Castries lors de la polémique sur les propositions de François Fillon en matière de financement de l’assurance maladie. «On voit qu’il est proche du milieu des assurances, incontestablement. Or il y a des intérêts», avait déclaré la ministre des Familles, Laurence Rossignol, alors que Jean-Luc Mélenchon qualifiait sur son blog l’ancien Premier ministre de «candidat des assureurs contre la Sécurité sociale».
« PERSONNE NE ME CROIRA ! »
Dans son interview du Figaro, Henri de Castries dénonce cet amalgame et se défend d’un quelconque conflit d’intérêt. «Je ne suis pas l’inspirateur de la partie du programme de la sécurité sociale. Je vous le dis tout en sachant que personne ne me croira ! », déclare celui qui a quitté la direction du groupe Axa à l’automne dernier.
L'EXPÉRIMENTATION DE CLAUDE BÉBÉAR
Cette polémique sur le rôle d’Henri de Castries n’est pas sans rappeler celle qui avait concerné son prédécesseur, Claude Bébéar. Le fondateur de la compagnie avait proposé à la fin des années 1990 dans le cadre des expérimentations dites Soubie de gérer la Sécurité sociale au premier euro pour certains clients d’Axa. Un projet qui avait immédiatement soulevé une levée de boucliers sur le thème de la privatisation de la Sécurité sociale et qui n'a jamais abouti mais alimente encore certains discours quant à la volonté d’Axa en particulier et des assureurs en général de se substituer à l’assurance maladie.
Le mot de "canempechepasnicolas" :
François Fillon n'a pas le monopole de la proximité politique avec l'assurance privée.
C'est bien au siège de l'Institut Montaigne, présidé par Henri de Castries - oui, le même ! - que Emmanuel Macron a installé le siège du mouvement "En Marche" que l'ex-gérant de la Banque Rothschild avait créé cet été... Comme quoi les patrons ne mettent pas toujours leurs oeufs dans le même panier...